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lundi 3 avril 2017

Service pédagogique de l'AEFE : les filières professionnelles au Maroc



Rencontre du Sgen-CFDT de l’étranger avec le chef du service pédagogique, Damien Durand, vendredi 31 mars 2017 -  9h30 - 12h30

Une délégation du Sgen-CFDT de l’étranger s’est entretenue avec le chef du Service Pédagogique de l’AEFE, Damien Durand, vendredi 31 mars 2017.

Le Sgen-CFDT a porté ses revendications, notamment sur le rôle central que devrait jouer la pédagogie dans l’AEFE, sur la nécessité de maintenir les filières professionnelles et d’imaginer d’autres filières technologiques, sur l’indispensable double regard (Inspection et chef d’établissement) dans l’évaluation des collègues dans le cadre du PPCR, sur une politique des langues plus cohérente, sur une formation continue plus en phase avec les besoins des collègues,...
Ces questions ont donné lieu à de riches échanges.

Dans cet article nous abordons le sujet des filières professionnelles ; nous aborderons dans d'autres articles les autres questions traitées, notamment celles qui nous intéressent au Maroc.
La question des filières professionnelles, d’abord supprimées au Maroc puis en sursis : Qu’en est-il du moratoire et quel avenir ?


Damien Durand a vraiment éclairé le sujet et nous lui en savons gré.
Le service de la DGESCO qui pilote les examens a découvert qu’il y avait un problème important concernant la filière professionnelle au Maroc : cette filière ne devrait pas être ouverte, les examens ne devraient pas avoir été donnés ; Bordeaux ne devrait pas les organiser ; donc il faut fermer. D’autant qu’aucune trace d’homologation ni à l’AEFE ni au Maroc n’a été trouvée. De plus, il n’existe pas de centre étranger pour l’enseignement professionnel.
Dans un premier temps le service pédagogique a négocié avec les chefs d’établissement une extinction des flux. Alors, il s’agissait de sortir par le haut en permettant aux enseignants de se former pour une reconversion éventuelle.
Pendant toute une période, des débats tendus ont été menés : quel est le sens de mettre les élèves dans ces filières, qui s’il ne s’agit pas de filières couteuses ne sont vraiment pas les meilleures en termes de perspectives professionnelles. De plus, ne serait-ce pas une filière de relégation, l’Agence ne mentionnant nulle part ces sections ? N’est-il pas possible de faire mieux avec les élèves, en leur permettant d’accéder par exemple aux filières technologiques.
Mais de très nombreux retours du terrain, des parents, des enseignants, des élus, des organisations syndicales, du Cocac…, font apparaitre que cette voie scolarise des élèves de profil Segpa.
Le SP informe alors la mission de pilotage des examens de la DGESCO que la situation devient  intenable du fait de la mobilisation croissante et unanime et qu’il ne faut pas ignorer l’émoi que la fermeture soulève ; les enfants la plupart français ont besoin de cette filière… Donc le SP propose un moratoire, puis la solution « ni fermeture, ni ouverture ».
Ainsi la DGESCO contacte aussitôt Florence Robine, sa directrice qui contacte le cabinet de la ministre de l’éducation nationale et celui du MAE ; 48 heures après, un courrier argumenté de Florence Robine demande de surseoir ; une mission sur place est désormais prévue. Le moratoire d’un an correspond au temps de mener à bien la mission. Si la fermeture n’a été annoncée qu’au Maroc, c’est parce que la direction des examens et concours de Bordeaux est la plus soucieuse de la sécurisation des sujets. Mais la réflexion porte sur tous les établissements Pondichéry, Madagascar et les deux établissements du Maroc.
Par un courrier du 9 mars, la DGESCO demande donc la création d’un groupe de travail interministérielle pour voir sur place, réfléchir en profondeur sur l’orientation des élèves, pour faire des propositions concrètes, associant CIEP, coopération, DGESCO, mission laïque, AEFE, avec pourquoi pas la possibilité d’un développement de l’enseignement professionnel.

Le Sgen rappelle ses actions très précoces ; il rappelle la situation ubuesque des professeurs en lycée professionnel qui ne pouvaient recevoir les indemnités pour les CCF (contrôle en cours de formation) parce que l’AEFE leur disait qu’ils n’y avaient pas droit puisqu’il n’y avait pas de sections professionnelles dans le réseau. Nous avons dit qu’il est curieux que jamais dans le passé on se soit préoccupé de ce problème et que ni les élèves ni les enseignants ne sont responsables de cette situation ; nous avons indiqué  la compétence pédagogique reconnue des enseignants dans ces sections. Enfin, nous faisons état des 35 témoignages au moins d’anciens élèves reconnaissants à l’égard de cette filière qui les a sauvés.


 

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