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samedi 23 décembre 2017

Mission au Maroc



MISSION SGEN-CFDT AU MAROC




Le Sgen-CFDT a assuré du 11 au 16 décembre auprès de plusieurs établissements français au Maroc et du SCAC de l’Ambassade de France. Elle était conduite par Alain Schneider, secrétaire général du Sgen-CFDT de l’étranger et Vincent Bernaud, secrétaire national de la Fédération des Sgen-CFDT.
Le Sgen-CFDT remercie toutes les personnes rencontrées pour l’excellent accueil qui lui a été réservé.

1- La mission a débuté lundi 11 décembre, au GSU la Fontaine où Pascal Dupuis (Sgen-CFDT Lyautey) et Alain Schneider se sont entretenus avec le chef d’établissement, Emmanuel Brouette puis avec quelques collègues ; l’après midi la visite au lycée Paul-Valéry de Meknès a permis de rencontrer le chef d’établissement, Laurent Arbault et d’échanger avec des collègues, notamment la DAF Sabine Pracial et le délégué UMT.
Mardi matin 12 décembre au lycée Descartes de Rabat, une HMIS a été animée par Alain Schneider et Vincent Bernaud, plus particulièrement en charge des questions éducatives mais aussi statutaires au sein du Sgen-CFDT. Puis Marie-Noëlle Tison, la chef d’établissement, en charge de ce grand établissement depuis septembre en compagnie du proviseur adjoint, Olivier Le Goff a reçu la délégation à laquelle se sont joints Lionel Lorrain (Sgen-CFDT Descartes) et Claudine Hérody-Pierre (Sgen-CFDT Maroc). 
L’après midi, l’équipe s’est entretenu au SCAC avec Michel Houdu le conseiller culturel adjoint en charge du réseau scolaire français et Ibrahim Conté, son adjoint.
Mercredi matin 13 décembre, la mission s’est rendue au GSU Claude-Monet de Mohammedia pour un entretien avec Richard Buty, le principal, accompagné du directeur de l’école, Serge Germano Carreira et une heure syndicale. L’après midi, 3 heures de formation ont regroupé des adhérents du Maroc au lycée Lyautey de Casablanca : il a été question du PPCR, de l’AEFE et des échanges fructueux ont eu lieu entre les participants et les animateurs.
Jeudi matin 14 décembre, la délégation a rencontré au lycée Lyautey de Casablanca le chef d’établissement, Claude Thoinet et le DAF, Benoit Cheminal ; puis des collègues dans le cadre d’une heure syndicale et au moment du repas de midi.
L’après midi, elle s’est rendue au collège Anatole-France à la rencontre des collègues et du principal, Franck Bellanger.
Vendredi matin 14 décembre, elle s’est entretenue avec le chef d’établissement du lycée Victor-Hugo de Marrakech, Hervé Magot, ainsi qu’avec des collègues venus dans le cadre d’une heure syndicale. La visite s’est terminée à l’institut français où nous avons échangé avec le directeur, Christophe Pomez et rencontré plusieurs membres de son équipe, dont le délégué du personnel UMT.
Samedi, Alain Schneider et Claudine Hérody-Pierre invités au colloque CFDT-UMT ont pris part à la dernière table ronde consacrée à la question de la grève, notamment au Maroc. Ils ont eu un échange avec El Miloudi El Mokharek, le secrétaire général de la Centrale marocaine, et sont convenus de se revoir.

2- Rencontre avec M. Houdu, conseiller-culturel adjoint et M. Conté, son adjoint.

M. Houdu nous présente l’évolution du réseau d’enseignement français au Maroc : le nombre d’élèves scolarisés augmente mais essentiellement en dehors des EGD de l’AEFE, ce qui est conforme au plan adopté il y a deux ans. En leur sein, le nombre d’enfants français, souvent binationaux, grandit, leurs parents s’installant dans la durée dans le pays. Aucune ouverture de nouveaux établissements mais un soutien clair à l’État marocain dans l’ouverture de sections internationales qui sont désormais plus de 500 et dont la quasi-totalité repose sur la langue française.

Nous abordons d’emblée le sujet des EMAD, professeurs du MEN marocain mis à la disposition  pour savoir où en est le travail de refonte de la convention franco-marocaine ? Nous soulignons le sentiment d’insatisfaction de beaucoup d’entre eux se sentant à part dans les établissements. Nos collègues s’interrogent sur leurs droits, par exemple leur droit de faire grève, sur le montant de leur prime. Ils souffrent d’une surcharge de travail dû au fait que les chefs d’établissement pour assurer que les élèves aient un professeur ont réduit le nombre d’heures d’arabe et augmenté les effectifs dans les groupes. De plus, la question de la prise en charge des frais de scolarité de leurs enfants scolarisés dans l’établissement reste en suspens.

M. Houdu nous répond que beaucoup de postes d’EMAD restent non pourvus notamment à Casablanca et Rabat, parce que les académies marocaine d’origine refusent le détachement. La convention franco-marocaine n’est pas réellement renégociée ; en revanche il y a eu récemment une rencontre entre les deux parties qui a débouché sur une déclaration d’intention relative au cadre horaire, à l’approche par compétence mais ne disant rien des modalités concrètes de leur fonction. Conformément au droit marocain, ces enseignants sont recrutés sur des contrats de 3 ans renouvelables une fois. Pour M. Houdu, les primes sont attractives et évoluent au gré de l’inflation. Ce qui est moins attractif, ce sont les emplois du temps qui ne peuvent pas être aussi groupés que dans leur ministère d’origine. Ils disposent du droit syndical et notamment le droit de grève mais doivent rendre des comptes à leur employeur. Pour leurs enfants, l’idée d’une aide à la scolarité est généreuse mais peu viable : que se passera-t-il pour eux au moment du retour dans le système marocain ?

Le Sgen-CFDT attaché à une priorité donnée à la langue du pays et à la qualité de son enseignement s’enquiert de la question de l’enseignement de l’arabe, du rôle et des moyens du CEA.
M. Houdu indique que le CEA doit gérer la mise à disposition des collègues et leur formation. Il a aussi pour mission de créer des outils pédagogiques. Il est cependant nécessaire que cette dernière tâche se professionnalise pour offrir plus rapidement des manuels à jour. Une convention est signée le 18 décembre avec un éditeur marocain. L’objectif très clair désormais est de rendre l’enseignement de l’arabe attractif pour tous les élèves, notamment pour les moins arabophones. De nombreux enseignants ont du mal à s’adapter au système français et le CEA est chargé de les former, mais c’est un travail difficile. Les demandes de dérogation pour ne plus faire d’arabe sont élevées.

Nous voulons savoir quelles sont les conséquences sur le Maroc des restrictions budgétaires.
21 postes supprimés cette année, soit 5 à 6 % du corps des résidents en moins, sachant que le Maroc pèse pour 10 % du réseau mondial. Si de nouvelles fermetures sont prévues, on ne pourra plus  tabler uniquement sur les postes non pourvus, car il faut tenir compte du vivier local.
Le Sgen insiste sur le fait que les personnes concernées doivent absolument être informées au plus tard avant la fin de l’année scolaire antérieure et non pas seulement en se limitant aux 6 mois réglementaires.
Nous soulevons le problème de la formation des recrutés locaux. M. Houdu pense qu’il faudrait agir sur la formation initiale pour former des gens qualifiés capables de bouger dans tout le réseau. Ce n’est pas uniquement au niveau local qu’il faudra les former.
À propos des contrats locaux nouvellement recrutés, se pose au Maroc le problème du contrat de travail que seul un résident peut obtenir. M. Houdu pense que s’il y a la volonté, on peut négocier avec les autorités marocaines pour trouver des solutions. De fait, il peut y avoir des TNR par choix.
D’après lui, une réflexion doit être menée au sujet de l’AEFE : à quoi sert un établissement français à l’étranger.  Il convient aussi de s’interroger sur la place de la coopération. Les EEMCP2 jouent aujourd’hui ce rôle.
À leur sujet le Sgen-CFDT regrette l’ambigüité de leur place dans les établissements où d’un certain point de vue, en ayant pour mission la formation, l’innovation pédagogique, ils éteignent les initiatives des autres enseignants, dont beaucoup sont très compétents.
Nous ajoutons qu’il faut sans doute rouvrir un cycle de négociation sur l’avenir de l’AEFE mais qu’il faut absolument maintenir un opérateur public pour éviter de transformer l’AEFE en une autre MLF.
Les répercussions des restrictions financières ont un impact évident sur le dialogue social. Mais celui-ci, comme le Sgen-CFDT Maroc l’a demandé, peut aborder de nombreux autres sujets comme établir un bilan social qui permettra de mieux connaitre les personnels sur lesquels on agit pour améliorer leurs conditions de travail, souligne M. Conté.

Qu’en est-il de l’avenir des classes d’enseignement professionnel ?
M. Houdu nous rassure d’emblée : on peut recruter des élèves pour la seconde pro de l’an prochain. Le SCAC estime qu’il y a un vrai besoin d’une voie professionnelle composée de fait de 2/3 d’élèves français. Même si le bac pro tertiaire n’est pas le plus porteur en France, il permet de trouver au Maroc des emplois pour ceux qui ne poursuivent pas d’études : les bacheliers parlent très bien le français, ont des notions de comptabilité et de gestion, cela intéresse les employeurs. Cela n’empêche pas de mener une réflexion pour d’autres solutions dans le cadre de la coopération, par exemple dans l’hôtellerie.

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