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vendredi 26 juin 2015

A propos de la dématérialisation du bac...

Le bac a fait peau neuve dans beaucoup de centres de l’étranger, ici au Maroc notamment. Le bac est dématérialisé.

Nous avions fait part de nos inquiétudes au conseiller culturel adjoint le 21 janvier 2015 qui nous avait répondu un mois plus tard. Cependant il ne levait pas un regret que nous avions exprimé : les concertations sont appelées à disparaitre. Ayant fait part de ce regret auprès de la directrice le 6 mai, elle n'a pas semblé associer la dématérialisation à la fin des concertations. Il est vrai qu'elles ont pu encore se faire ici ou là, en présentiel ou en visioconférence.

De fait, cependant, dans certaines disciplines, il n’y eut aucune concertation. Seuls les EEMCP (enseignant expatrié à mission de conseil pédagogique) ont échangé avec l’inspection ; quelques consignes de correction complémentaires ont été ajoutées aux consignes initiales.

Ce billet ne prétend pas généraliser … (d'autant qu'à ce titre le Maroc est un cas très particulier) mais cherche à faire état de problèmes particuliers, qui même s'ils sont particuliers et peut-être exceptionnels, existent néanmoins. Plutôt que problèmes, disons des réalités nouvelles.

Cette dématérialisation passe par l’énorme responsabilité qui repose sur les épaules des EEMCP ; ainsi durant le temps de la correction, ils analysent (ou peuvent analyser) au fur et à mesure qu’elles se font, nos notations, en suivant le tableau de bord de nos statistiques que leur offre le logiciel. Ils peuvent consulter les copies corrigées. Certes, c’est une forme de double correction, une harmonisation en direct afin d’être le plus équitable possible, puisque si concertation présentielle il n’y a plus, il n’y a plus d’harmonisation en présentiel non plus.

En parallèle, nous avons eu la surprise de voir que dans certaines disciplines, les consignes de bienveillance eu égard à l’excellence de nos établissements n’avaient plus cours. A quel saint devons-nous alors nous vouer ? Ces changements de consigne sans réelle justification, ne nous disent d’ailleurs pas quelle note mettre ! Au fur et à mesure de la correction, nos doutes croissent malgré (à cause ?) l’expérience et l'on se dit que noter, c’est vraiment une science inexacte !

Cette première expérience de dématérialisation démontre qu'il ne faut pas faire l’économie de réunions type commission d'entente et commission d'harmonisation - qui même si elles ne réunissent pas tous les correcteurs du Maroc - sont nécessaires pour s'approprier ensemble les sujets et réfléchir à partir de copies test aux consignes de correction, meilleure façon d’harmoniser. Le forum inclus dans le logiciel de correction, n'en sera que plus intéressant car devenant un véritable espace d'échanges entre des personnes qui se sont rencontrées.

Il ne faut pas que dématérialisation rime avec dépossession des enseignants d'une partie de leur métier : certes ils sont correcteurs d'un examen national - ce qui les oblige - mais pour bien corriger il faut qu'on leur ait donné la possibilité de bien s'approprier les attentes pour que leur notation soit la plus équitable possible.

1 commentaire:

  1. Ayant pratiqué cette correction dématérialisée, je suis d'accord avec ton analyse.
    J'ajouterai que le rôle des EEMCP peut donner lieu au meilleur comme au pire. Leur utilité est en effet une harmonisation en direct et bien plus fine que par le passé : ce n'est pas une moyenne qui sert d'indicateur -car les lots ne sont peuvent pas tous de même qualité- mais d'une part, la distribution des notes mesurée par les écarts-types, les quartiles... et d'autre part, l'accès de l'EEMCP aux copies.
    C'est dans cet esprit d'harmonisation que j'ai vu agir l'EEMCP.
    Mais ce fonctionnement porte aussi des risques quant à l'usage de ces informations. Risque de flicage, de pinaillage (j'ai aussi vu cela, un EEMCP enjoignant un correcteur à mettre un point de plus!). Risque aussi d'utilisation des données par d'autres intervenants (inspecteur...). Une collègue ayant corrigé le CAPES de façon dématerialisée depuis deux ans, fait état d'un président de jury donnant son avis sur certaines corrections et commentant le rythme de correction de certains collègues...
    Donc au final, un bel outil mais dont l'usage doit être un peu cadré...

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