Qui désire le maintien de multiples statuts ? Qui veut diviser pour mieux régner ?
Qui trouve normal que tel certifié résident de 45 ans touche 313 euros d'indemnité (ISVL) tandis que tel autre expatrié de même échelon, 3401 euros (non imposables).
Ils ont deux enfants, l'un de 12 ans, l'autre de 17 ans : le résident touche 265 euros et 288 euros (553 euros) l'expatrié, 558 et 670 euros (1228 euros).
Le premier se débrouille pour s'installer, (avec en prime trois mois en contrat local), le 2e est indemnisé pour son déménagement et pour son déplacement.
Sur son salaire net de 2500 euros, le premier ajoute 4630 euros par mois (non imposables), le second 870 euros dont une partie imposable.
L'un et l'autre exercent également en classe de 3e et vivent dans la même ville. L'un et l'autre devront acquitter les frais de scolarité qui se montent à 410 euros par mois pour leurs deux enfants (la somme totale divisée par les douze mois de l’année). Mais l'un pourra se loger facilement pour 10 000 dirhams (900 euros) tandis que l'autre hésitera !
Le premier a donc un gain mensuel en plus de son salaire de 460 euros (donc 2960 euros) le second de 4220 euros (7130 euros). Je ne tiens pas compte des impôts.
Dans ce petit comparatif, je ne parle que des certifiés, on pourrait s'amuser à ajouter la variable agrégé ou certifié.
Plus intéressant encore, la variable contrat local (dont certains sont certifiés) où une différence existe entre celui qui a un diplôme marocain et son collègue (marocain ou français ou européen) titulaire d'un diplôme français ou européen.
Aussi, le professeur de SVT de telle classe de 3 e pourra-t-il gagner mensuellement 7130 euros, 2960 euros, 2000 euros ou 1500 euros environ. Nous ne rappelons pas ici les autres avantages (impôts, frais de transports et déménagement...) dont jouissent les membres de la 1e catégorie !
Et alors, qui ose dire que se battre pour un statut unique des détachés n'est pas un combat juste ?
Qui ose contester le fait que tout contrat local faisant le même métier doit être payé de la même façon ?
[AVERTISSEMENT : cet article décrit une situation fictive qui pourrait être celle du lycée Lyautey ; il n'est pas question de rendre les expatriés responsables de cette situation, bien évidemment !]
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