- Le Plan sciences n'est qu'une simple "compilation de dispositifs qui existent depuis des années" sur "le mode performatif et injonctif" que le ministère aime utiliser. "Comment faire croire qu'un « plan sciences » favorisera l'expérimentation quand les coupes budgétaires obligent à augmenter la taille des classes" ...! (Le plan sciences de Luc Chatel fait pschitt...SGEN)
C'est à se demander si ces annonces ne servent pas à effrayer les enseignants et les pousser à rejeter systématiquement toute réforme de manière ensuite à démontrer qu'on ne peut rien attendre de leur conservatisme.
- L'anglais dès 3 ans, c'est une idée admirable sans doute, mais qui mériterait "qu'une réflexion approfondie sur l'apprentissage des langues vivantes étrangères, natives et régionales (pas seulement l'anglais) soit réellement mise en place, avec une politique volontariste et pas seulement basée sur une annonce radiophonique", et qu'on assure dans les meilleures conditions cet enseignement jusqu'au CM2, sans rupture des apprentissages ; or à l'heure où les remplacements ne sont plus assurés et où les dédoublements de classe, nécessaires à une pratique d'échange efficace, sont impossibles, on voit mal comment nos petits de 3 ans puissent apprendre l'anglais! (L'anglais dès 3 ans : yes we can, but meine schule is poor también !)
Et au lycée Lyautey?
- Les tests de certification de langue de Cambridge liés au Cadre européen commun de référence pour les langues arrivent au lycée Lyautey après, semble-t-il, des expériences dans les classes européennes en France...
L'AEFE tente l'expérience et a choisi quelques lycées dont le nôtre! Quel honneur! Il s'agit de permettre aux élèves d'obtenir gratuitement cette certification sans passer par la Cambridge school.
Pour cela, cinq professeurs soigneusement sélectionnés ont fait deux jours de stage en France et ont offert en retour leur savoir à l'ensemble de l'équipe du lycée. Car il reviendra à tous les professeurs d'anglais de faire passer ces tests, soit corriger les copies et faire passer les oraux. Pour cette menue tâche qu'on leur a imposée, ils seront gracieusement rémunérés en HSE pour les heures faites en plus de leur service habituel ; aucune rémunération n'est prévue pour corriger les copies, une dizaine seulement, les a-t-on rassurés!
Ainsi, les professeurs vont devoir très rapidement être opérationnels (les attentes sont très nouvelles et éloignées de leurs pratiques), sans réelle formation!
Sans doute pour une noble cause, mais aussi au service du rayonnement du lycée Lyautey et de l'AEFE. Nos élèves rarement démunis, ont-ils vraiment besoin de ce service que rendait jusqu'alors l'institution privée de la Cambridge school?
Ne serait-ce pas une mesure publicitaire visant à rehausser l'image de l'école française (dont les tarifs sont de plus en plus élevés) face aux autres écoles étrangères, notemment, l'école américaine? Mais évidemment sans récompenser le personnel enseignant!!
- "Comment ne pas partager la perplexité des équipes devant ces livrets de compétences, alors que la confusion règne dans leur mise en œuvre" ? (cahiers pédagogiques)
L’accompagnement des équipes pédagogiques est ici dérisoire, faute de formation et elles réagissent, comme on peut s'y attendre dans ces conditions : quel intérêt y a-t-il à cocher des cases? Quel sens donner à ce travail bureaucratique et fastidieux qui s'ajoute aux autre tâches?
Comment les convaincre de réclamer à l'administration, qui, elle, peut se satisfaire de ce simple remplissage - d'autant que plus de 90% de nos élèves valideraient toutes les compétences!- du temps, une formation, une réflexion? Comment faire admettre que le bricolage des moyennes générales n'est guère pertinent non plus et que le brevet est un examen dénué de sens? Et qu'il est temps de réfléchir à de nouvelles évaluations, ce qui ne veut pas dire que nous rabattons nos exigences!
Le ministère attend-il que le "ras-le-bol" face à tant de bricolages pousse les professeurs à en refuser radicalement le principe?
Or la mise en œuvre du socle commun et sa validation par les livrets de compétences sont une chance pour le système éducatif français, "et il nous faut exiger de la part du ministère un discours clair, un pilotage ambitieux, des moyens pour des formations, un accompagnement de la mise en œuvre des livrets sur le terrain."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire