Compte rendu d'une rencontre entre les élus au CE du lycée Lyautey et la directrice de l'AEFE le 29 septembre 2015
La Directrice accompagnée de M. Houdu, COCAC adjoint, de M.
Geslin Chef du Secteur Maghreb-Madagascar, du proviseur M. Thoinet, du DAF M.
Gilbert, nous parle d’emblée des lourds investissements engagés à Lyautey avec
le collège sur le site de Beaulieu.
Mais elle tenait à nous informer de deux points importants
qui sont ressortis la veille de la réunion de rentrée des réseaux français du
Maroc, sous l’autorité de l’Ambassadeur.
La question de la sécurité :
S’il n’est ni possible, ni souhaitable de transformer les
établissements en camps retranchés, la vigilance reste forte. Tous les travaux
intègrent ces préoccupations et de nombreux aménagements ont été réalisés. Les mesures
à prendre sont les mêmes mais à renforcer, avec la ferme volonté de coordonner
au maximum les actions entre le MAE, l’AEFE, le poste diplomatique et les
établissements. Les liaisons sont continues : il s’agit de recouper
rapidement les informations recueillies ici ou là. C’est la raison pour laquelle
les PPMS (plan particulier de mise en sûreté) ont été actualisés partout. La
vigilance est nécessaire.
Des relations nouvelles entre le réseau éducatif marocain
et le réseau français au Maroc :
Outre le réchauffement des relations diplomatiques, au Maroc,
s’opère une « petite révolution » : en effet, le pays a la « volonté
forte d’un retour » de l’enseignement en langue française dans ses
établissements, les lycées pour l’instant, bientôt les collèges. Il n’y avait que 2 sections francophones il y
a deux ans, on en compte 500 aujourd’hui !
Ce mouvement doit être accompagné fortement. S’ouvre à nous
la possibilité que le réseau ne soit plus un système de substitution au système
marocain, ce qui impliquait une pression croissante, des problèmes insolubles
de fratries par exemple, et qui au fond donne une position peu saine à l’enseignement
français au Maroc. Et c’est un défi éducatif pour le Maroc.
Notre présence n’est pas illégitime mais nous devons entrer
dans quelque chose qui ressemble à un partenariat.
Il faut donc travailler avec le système éducatif marocain,
en mettant à disposition ce que nous pouvons, de manière simple, sans que cela coûte
budgétairement : par exemple, en créant un partenariat des établissements
avec ces sections, on peut ouvrir certaines de nos formations à des enseignants
marocains, au numérique, à la langue française.., proposer des ressources,
comme les CDI… Cela demande réflexion
sur la manière de mettre cela en œuvre.
La directrice nous présente ensuite la rentrée dans le
réseau :
494 établissements homologués dans 136 pays (le
dernier en Macédoine, à Skopje). 340000 élèves dont 25000 nouveaux (3% d’augmentation) ;
l’école française de Téhéran connait la plus forte croissance. Une dizaine d’établissements
perdent leur homologation, contre douze nouvelles homologations.
Au Maroc, le plus gros réseau connait une augmentation de 1,3%.
Les enseignants sont nombreux et bien formés. Conformément aux choix stratégiques, la
croissance est maitrisée.
Mais, le Maroc reste une priorité géographique avec d’autres
pays francophones : c’est une volonté claire du MAE et du MEN. On souhaite
garder le périmètre mais la maitrise de la croissance des effectifs reste la
priorité, ce qui signifie un accueil très sélectif. Les moyens ne baisseront
pas ; il n’y aura pas forcément de nouveaux détachements.
L’AEFE a aussi comme ambition d’améliorer le maillage dans
le monde (disciplines, localisation géographique) des EEMCP2.
La Directrice nous
fait part de sa grande inquiétude concernant les difficultés croissantes à
obtenir un détachement. Pire, des renouvellements ne sont pas accordés. La dégradation
est évidente. Elle souligne la contradiction entre la pratique des services
académiques très restrictive, totalement contraire à l’esprit et aux engagements
pris lors d’une réunion importante tripartite entre la ministre de l’éducation
nationale, l’AEFE et le ministre des
affaires étrangères en novembre 2014.
L’AEFE intervient pour trouver des solutions au cas par cas ;
pas toujours avec succès. L’AEFE a saisi les ministères de ces problèmes qui mettent
en grande difficulté le réseau, les établissements….
Les élus interviennent alors et posent nombre de
questions, auxquelles, la directrice n’aura pas le temps de répondre. De
nombreux courriers lui ont été remis.
Les sujets sont portés par telle ou telle organisation mais globalement
se rejoignent ou se complètent. Chacun a pu lire sur leur boite mail les questions/revendications prioritaires pour
chacune des organisations syndicales. Quelques points seulement ont pu être
abordés.
1-
Snes -FSU : Bientôt un nouveau collège, des
postes seront-ils crées ? Problème des TNR et des retours de concours qui
ne trouvent pas de poste. Résidentialité au 1er septembre et non plus au 1er
décembre.
2-
UMT : regrette l’absence de dialogue social
l’an dernier ; une seule réunion pour 0,66% d’augmentation du point d’indice :
c’est humiliant ! Nous contrats locaux marocains ne sommes pas représentés
en France. L’UMT réclame la création de postes
d’agents et de ne pas recourir aux sociétés de sous-traitance où les employés
ont des conditions de travail précaires.
3-
Sgen : Tous les personnels forment un
collectif de gens qui travaillent ensemble dans un même lieu. Promouvoir
l’externalisation sous entend que les employés à des tâches d’entretien,
techniques, informatiques… ne sont pas pleinement intégrés au lycée, puisque
des services externalisés peuvent les remplacer. Donc dans la perspective d’une
extension du lycée Lyautey dans peu de temps, nous souhaitons que l’AEFE
s’engage à ce que le lycée puisse procéder à des recrutements d’agents.
4-
Sud insiste sur la diminution du pouvoir d’achat
(ISVL – avantage familial) sur l’absence d’indemnités des CPE, le retard de
paiement des indemnités des doc…
5-
UNSA demande où on en est de la complémentaire
retraite et la gratuité des frais de scolarité pour les contrats locaux, même administratifs.
6-
Sgen - Une catégorie non encore évoquée :
les PLP et le manque de reconnaissance à leur égard de la part de l’AEFE :–
d’un côté sont considérés comme des PLP : un IPR ne peut pas les inspecter… de
l’autre leur statut est ignoré : CCF non reconnus – section professionnelle non
reconnue - sous effectif impliquant une majoration de service… Pas d’inspecteur
pour les PLP …
7-
Snep (FSU) : des TNR de longue date –
souhait que les concours réservés s’ouvrent aux collègues ; regret que les
formations oublient l’APSA (Fiches d'activités physiques, sportives et
artistiques), le cœur du métier.
Madame Farnaud-Defromont répond rapidement :
La question de Beaulieu s’inscrit dans une réflexion globale qui commencera en décembre 2015 avec
la Conférence d’Orientation Stratégique (COS), qui précisera un cadrage pour 5
ans. Toutes les questions seront abordées avec évidemment des échanges en
amont.
M. Houdu est chargé du dialogue social : un travail sur les
grilles des trois réseaux est en cours. Le calendrier des réunions sera vite
fixé, et elles commenceront le plus vite possible.
La question de l’externalisation sera vue dans le cadre du COS ;
les établissements devront revisiter leur budget pour voir ce qui est le mieux.
Des contrats passés peuvent être revus. L’AEFE suit de près l’évolution des
gros réseaux dans le cadre du Plan d’orientation stratégique.
La question des retours de concours est sensible ; elle touche une
dizaine de personnes. On fera au mieux. Elles bénéficient d’un bonus. La
Directrice est sensible au problème humain et considère que cette situation de
ne pas retrouver un poste est anormale. Mais on ne peut pas ouvrir de postes.
Le Snes se demande pourquoi par exemple, l’ISVL qui est financée par
les établissements, et que ceux-ci ont les moyens, cette indemnité ne puisse
pas être augmentée.
La directrice répond que c’est impossible, car il s’agit d’une
enveloppe monde et que pour Bercy, c’est le même budget. Elle insiste sur les batailles
à mener avec Bercy.
Il faut comprendre que dans le cadre du décret 2002-22 qui définit le
statut de résident, aucune nouvelle indemnité, même temporaire ne peut être créée.
C’est le revers du contrat de résident. De plus, la directrice explique avoir
voulu ouvrir le dossier des trois mois de « faux résidents » ;
mais les nombreuses discussions avec Bercy lui ont fait comprendre que parler
de cela, cela veut dire parler du décret, et donc courir le risque que le
contenu du décret et donc du contrat de résident soit réduit à rien.
L’UMT parle du sentiment d’une dégradation, et que l’AEFE oublie le
côté humain.
La directrice le regrette et affirme être très préoccupée par l’humain.
Le Sgen souhaite que les bonus attribués aux retours de concours, et
aux TNR soient valables sur le Maroc entier et pas seulement sur un
établissement, ou un pôle.
Mme Farnaud-Defromont renvoie cette question aux CCPL.
La réunion a duré une quarantaine de minutes.
Le Sgen lui a remis deux courriers : une lettre demandant une
modification des modalités électorales du CGG et l’ensemble des questions que
nous n’avons pas pu aborder.
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