Pour une école bienveillante - l'éditorial de Frédéric Sève
publié le 07/10/2014 à 17H32
par
Frédéric Sève http://www.cfdt.fr/portail/sgen/au-jour-le-jour/editos-profession-education/pour-une-ecole-bienveillante-l-editorial-de-frederic-seve-srv2_226809
L'éditorial de Frédéric Sève pour Profession Éducation, le mensuel du Sgen-CFDT (octobre 2014).
clarifier le type d'école publique que la France veut construire
LA CONFÉRENCE SUR L'ÉVALUATION
des élèves, qui doit s'achever en décembre, vise à rebâtir un consensus
sur « une politique d'évaluation au service de la réussite de tous ».
Une démarche ambitieuse et louable, mais qui ne trouvera
son sens que si elle permet de clarifier le type d'école publique que
la France veut construire. On connait l'échec de notre système éducatif,
les 600 000 jeunes laissés sans emploi ni formation, la montée de
l'échec scolaire, le poids des déterminismes sociaux dans le destin des
élèves. Autant de cicatrices sociales laissées par une institution qui,
parce qu'elle n'arrive pas à se défaire de sa sélectivité et de son
malthusianisme, gaspille l'énergie et le dévouement de ses personnels en
faveur des élèves. Les travers de l'évaluation scolaire actuelle sont
d'abord les travers d'un système qu'il faut changer.
Une école qui soutient, accompagne, oriente plus qu'elle ne sélectionne
Il est grand temps de construire l'école de la bienveillance, c'est-à-dire une école hautement exigeante pour elle-même. Une école qui soutient, accompagne, oriente plus qu'elle ne sélectionne, qui fabrique des parcours de réussite pour chacun plutôt que de cultiver l'excellence pour quelques-uns. Changer l'évaluation, c'est changer notre rapport au public scolaire, c'est changer l'esprit de notre mission, et c'est une affaire collective. Les premiers bénéficiaires seront les élèves, bien sûr, mais aussi les personnels, dont on oublie à quel point ils sont atteints, dans leurs conditions de travail comme dans leur conscience professionnelle, par les carences du service public pour lequel ils s'engagent quotidiennement.
Il est grand temps de construire l'école de la bienveillance, c'est-à-dire une école hautement exigeante pour elle-même. Une école qui soutient, accompagne, oriente plus qu'elle ne sélectionne, qui fabrique des parcours de réussite pour chacun plutôt que de cultiver l'excellence pour quelques-uns. Changer l'évaluation, c'est changer notre rapport au public scolaire, c'est changer l'esprit de notre mission, et c'est une affaire collective. Les premiers bénéficiaires seront les élèves, bien sûr, mais aussi les personnels, dont on oublie à quel point ils sont atteints, dans leurs conditions de travail comme dans leur conscience professionnelle, par les carences du service public pour lequel ils s'engagent quotidiennement.
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