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lundi 9 juin 2014

Le Sgen-CFDT de l'étranger au Congrès CFDT à Marseille



48e Congrès Marseille- CFDT 2 juin- 6 juin 2014

Le Sgen-CFDT de l’étranger m’a fait l’honneur de le représenter : merci !!
Riche expérience d’apporter sa toute petite pierre à cet immense édifice qu’est la CFDT ; grande impression de voir rassemblés des hommes, des femmes, de tous âges, de tous les coins de la France, de tous les métiers, de les voir travailler ensemble, dans la bonne humeur, avec souvent une parole forte et exigeante, sincère ; des débats qui posent de grands problèmes de fond : j’aurais pu rendre compte en live… mais pour des raisons techniques mais aussi sentant que c’était mieux, j’ai opté pour la prise de notes papier-crayon, et laissé l’ordinateur dans la chambre d’hôtel donc hormis quelques minutes lundi et mardi soir, j’ai passé la semaine déconnectée, dans la grande salle du Palais des Congrès du parc Chanot…

C’est à 14h15, lundi 2 juin que le Congrès s’ouvre devant 1760 délégués représentant les UTI, URI, les syndicats, mais aussi des jeunes militants. 743 syndicats sont présents ce qui donne 30 846 mandats. Le Sgen-CFDT de l’étranger dispose de 18 mandats. Des délégations étrangères sont invitées.
Le congrès peut être suivi en live pour la 1e fois et est le 2e Eco congrès.

Discours de Laurent Berger pour présenter le rapport d’activité, ou le bilan des quatre dernières années :

Laurent Berger rappelle qu’il y a 4 ans à Tours la CFDT s’est défini un cap d’une CFDT plus proche des salariés. Dans un contexte particulièrement difficile, la CFDT a été utile aux salariés : sa méthode implique de se démarquer et dénoncer de fait la fuite en avant du radicalisme ; il lui faut déjouer l’instrumentalisation et mener un bras de fer au service de la réduction des inégalités. La ligne de la CFDT est de faire face : elle ne rentre pas aux abris quand le vent est mauvais ! Elle agit pour la démocratie sociale ; le dialogue social est un levier de la transformation sociale. C’est par l’action collective que nous obtenons de nouveaux droits.
Les résultats des élections municipales et surtout européennes interpellent la responsabilité du syndicalisme : il faut plus d’écoute, plus de réponses, plus de résultats !
Le défi est de reconstruire l’avenir avec les salariés. La crise de confiance dont cela témoigne interpelle : la CFDT ne fuit pas sa responsabilité.
La CFDT revendique le compromis pas la compromission ; elle est fière des avancées, qui sont notamment la sécurisation des parcours professionnels et le compte pénibilité pour la retraite : qui ont nécessité un bras de fer avec le patronat.
Ces avancées sont porteuses de changement du quotidien des salariés : nos équipes ne sont ni des croisés, ni des candides mais des syndicalistes ; qui n’ont pas d’ennemis mais des combats ! Nous voulons voir et dire la réalité ; nous nous opposons aux discours catastrophistes, qui n’ont de cesse de présenter les avancées comme des reculs. La CFDT est libre et revendique sa forme de syndicalisme.
Saluons notre progression aux élections professionnelles de 2013 où l’on talonne la CGT ; première organisation chez les cadres ; avec le plus de listes dans les entreprises.
Le pacte de solidarité : on fait le pari du dialogue social ; on est dans un bras de fer pour que s’ouvrent dans toutes les branches des négociations pour que les aides attribuées soient efficaces ! Nous voulons pouvoir vérifier les engagements pris sinon nous n’avons pas peur de retirer notre signature ! Patrons, tenez vos engagements, assumez votre responsabilité : la CFDT y veillera !
Le dialogue social est valable pour tous les employeurs y compris l’État !

C’est un grand moment de démocratie qui s’ouvre. La parole est à vous



15h40
Plus de cent interventions qui commencent lundi jusqu’à mardi en fin de journée. Mercredi après midi, les délégués voteront.

La plupart des interventions consistent à présenter son syndicat et le vécu des salariés ; les actions menées, les satisfactions mais aussi les critiques à l’encontre parfois de la confédération : la crise au cœur des interventions.


Quelques interventions de syndicats Sgen-CFDT pointent le fait que des personnes n'ont pas leur compétence reconnue (loi Sauvadet) (validation des acquis d’expérience et de compétence) même après 20 ans de contrats ! Il faut réfléchir à un accès à la titularisation par autre chose qu’un concours. Et un souhait : que la CFDT se positionne plus sur l’éducation ; on a besoin d’elle pour faire bouger les lignes.
Mercredi matin : Deux tables rondes, l’une « quelles régulations pour favoriser le développement économique et le progrès social dans un monde globalisé » conduite par Marcel grignard. L’autre sur « dialogue social dans les fonctions publiques : mission impossible ?» conduite par une journaliste Emmanuelle Pirat.

Mercredi 4 juin après midi est le grand moment : la salle est comble ! Laurent Berger va répondre aux syndicats qui sont intervenus au sujet du rapport d’activité. Sont présents Edmond Maire, Nicole Notat et François Chérèque.


Laurent Berger remercie les nombreux délégués qui sont intervenus, leur franchise, la qualité, la richesse, la rigueur de leur propos ; se félicite de ce grand moment de démocratie. Il félicite les militants pour les choix courageux et utiles porteurs de résultats.
Il parle des désordres du monde et de ses victimes ; il parle de la coopération avec l’UGTT (Union Générale des travailleurs tunisiens), avec l’UMT (Union marocaine du travail), pour aider les travailleurs marocains au Maroc à obtenir des droits dans les entreprises françaises et leurs sous traitants. La CFDT participe au Congrès confédéral international des syndicats.
La montée du FN montre le nécessaire travail d’écoute des salariés : le syndicat est un acteur majeur de la démocratie.



Il faut promouvoir toute forme de dialogue, il faut promouvoir une démocratie sociale ; il faut développer l’idée de contrat qui n’est pas dans les habitudes françaises. Le patronat n’a pas non plus l’habitude et l’État employeur ne montre pas l’exemple : voir l’exemple désastreux des seuils ! Or il y a déjà 9 millions de personnels sans représentation syndicale : nous voulons un dialogue social pour 100% des salariés ! Le dialogue social n’est pas le problème, c’est la solution !
Pour le pacte de solidarité, il faut se mobiliser pour des contreparties ! Dans les fonctions publiques, le dialogue social a été inexistant pour imposer la RGPP comme ensuite la MAP : pas de réforme sans les agents !
Nous avons besoin de la confiance des salariés, nous devons augmenter le nombre des adhérents pour obtenir des résultats concrets !
Nous voulons que soit effectif le compte pénibilité au 1er janvier 2015 ! C’est un combat de la CFDT seule !
Le pacte de responsabilité : on a le sentiment que le patronat ne nous mérite pas ! La CFDT s’y est déjà engagée dans la métallurgie. Si le patronat ne s’engage pas, la CFDT prendra acte et demandera l’arrêt du pacte ! Nous mettons le patronat en face de ses responsabilités !
Vous avez exprimé votre fierté et vos doutes. C’est vrai que nous prenons des risques dans un contexte peu favorable : mais nous n’avons pas le choix ! On ne peut attendre ! Pouvons-nous attendre que l’ensemble du monde syndical soit devenu réformiste, le rapport de force que nous concevons, n’est pas le nombre de manifestants ou grévistes, « il n’y a de rapport de force que finalisé pour obtenir des résultats sur des objectifs ». La confrontation inévitable doit déboucher par la négociation sur des résultats : notre conception du rapport de force est indissociable de notre choix assumé du dialogue social ! Nous devons partir des salariés et ainsi élaborer les revendications qui puissent modifier le réel ; cela passe par des choix ; par la capacité à accueillir de nouveaux adhérents.
Pour un syndicalisme d’adhérents, un projet syndical moderne, le chemin est escarpé, mais notre force, c’est nous, les adhérents, nos militants, nos idées, notre détermination, notre cohésion.


Il est procédé aux modifications statutaires.
Laurent Berger rappelle l’historique de la CFDT : issue de la CFTC née en 1919, sur la base de la doctrine sociale de l’église, syndicat qui s’inscrit pleinement dans le choix d’un syndicalisme clairement séparé du politique, qui évolue durant la 2e guerre où des militants se sont fortement engagés dans la résistance, d’où en 1947 des statuts de plus en plus laïcs même si demeure la référence à la morale sociale chrétienne qui a motivé leur action ; puis le fort engagement dans le contexte de la décolonisation et de la guerre d’Algérie explique qu’en 1964, on veuille nettement faire évoluer la structure. Malgré la référence à « l’humanisme chrétien » dans le préambule des statuts, ce qui se voulait un compromis, une partie des membres le refuse et reste CFTC tandis que la majorité fonde la CFDT où le mot "démocratie" est central.
Aujourd’hui, c’est la poursuite du débat engagé en 1964, qui s’est déroulé durant ces 50 ans : on désacralise la déclaration de principes et on retire cette référence : on ne change en rien nos fondamentaux. Beaucoup ont regretté l’utilisation fréquente des mots « travailleurs » « travailleuses », plutôt que salariés : en fait dans le cadre du syndicalisme international, le mot « travailleur » a plus de sens, tant les salariés peuvent être minoritaires dans bien des pays.
Nous modifions aussi le fait que nous ne voulons plus changer de société mais changer LA société. Le mot « femme » était absent ; celui d’Europe aussi. On y a remédié.


Jeudi 5 juin : 
La journée commence avec une intervention de Bernadette Segol, secrétaire de la confédération européenne des syndicats.
Nous avons besoin d’une coordination syndicale forte. Il reste beaucoup à faire. Quand la situation financière va mal, c’est l’État qui casque, or l’État, ce sont les citoyens normaux qui sont mis à contribution. On doit revoir le système bancaire à l’échelle européenne : il existe encore un risque de crise bancaire. La fiscalité avec l’optimisation fiscale conduit par exemple Amazon à utiliser les services publics sans contribuer ! Ce qui est purement et simplement du Vol ! Il faut un changement politique en Europe ; la pauvreté est grande, la crise n’est donc pas finie : il est nécessaire de s’opposer mais en proposant et en négociant. Se pose la question de la complémentarité entre le syndicalisme national et le syndicalisme européen : la CES a un rôle dans la gouvernance économique européenne. La CFDT propose et ne fait pas des jérémiades !
La résolution est en discussion jusqu’à vendredi :
Véronique Descacq, secrétaire générale adjointe présente la résolution pour le nouveau mandat de 4 ans.
18 débats suivront qui portent sur des questions diverses mais fondamentales (mobilité contrainte ou désirée des salariés, relation du syndicalisme international et du national, protectionnisme européen ou non, la nature de la croissance, son contenu, le rôle des institutions internationales, la politique énergétique, les questions du niveau de vie, de la gestion des différents temps de la vie, le droit à la déconnexion, le rôle des comités d'entreprise, les relations adhérents, salariés....)


Le nouveau bureau national est élu avec la reconduite de Laurent Berger comme secrétaire général, Véronique Descacq, secrétaire adjoint, et l'élection de Thierry Cadart (qui fut secrétaire général du Sgen-CFDT) comme trésorier. La résolution avec quelques amendements est adoptée (87,24%).

Discours de clôture
Les débats que nous avons eus, leur qualité, notre démocratie en aurait bien besoin !
La CFDT doit montrer qu’elle est une réponse aux difficultés des salariés
On a un défi : ouvrir l’évolution de notre structure.
Je propose un grand rassemblement des jeunes en 2015. L’organisation éco compatible a permis un bilan carbone en consommation papier de 17% en moins ; l’organisation a été top : oui, à Marseille, c’est pas pareil !
Au revoir à Patrick Pierron et à Marcel Grignard qui sauront mettre à profit leurs compétences !
Le « Nous » rend fort ; ne lâchons rien de nos convictions !
Que notre page nouvelle soit utile aux salariés !

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