48e Congrès Marseille-
CFDT 2 juin- 6 juin 2014
Le Sgen-CFDT de
l’étranger m’a fait l’honneur de le représenter : merci !!
Riche expérience
d’apporter sa toute petite pierre à cet immense édifice qu’est la CFDT ;
grande impression de voir rassemblés des hommes, des femmes, de tous âges, de
tous les coins de la France, de tous les métiers, de les voir travailler ensemble,
dans la bonne humeur, avec souvent une parole forte et exigeante,
sincère ; des débats qui posent de grands problèmes de fond : j’aurais
pu rendre compte en live… mais pour des raisons techniques mais aussi sentant
que c’était mieux, j’ai opté pour la prise de notes papier-crayon, et laissé
l’ordinateur dans la chambre d’hôtel donc hormis quelques minutes lundi et
mardi soir, j’ai passé la semaine déconnectée, dans la grande salle du Palais
des Congrès du parc Chanot…
C’est à 14h15, lundi 2 juin que le Congrès s’ouvre devant
1760 délégués représentant les UTI, URI, les syndicats, mais aussi des jeunes
militants. 743 syndicats sont présents ce qui donne 30 846 mandats. Le
Sgen-CFDT de l’étranger dispose de 18 mandats. Des délégations étrangères sont invitées.
Discours de Laurent Berger pour présenter le rapport d’activité, ou le bilan des quatre dernières années :
Laurent Berger rappelle qu’il y a 4 ans à Tours la CFDT
s’est défini un cap d’une CFDT plus proche des salariés. Dans un contexte particulièrement
difficile, la CFDT a été utile aux salariés : sa méthode implique de
se démarquer et dénoncer de fait la fuite en avant du radicalisme ; il lui
faut déjouer l’instrumentalisation et mener un bras de fer au service de la
réduction des inégalités. La ligne de la CFDT est de faire face : elle ne
rentre pas aux abris quand le vent est mauvais ! Elle agit pour la démocratie
sociale ; le dialogue social est un levier de la transformation sociale.
C’est par l’action collective que nous obtenons de nouveaux droits.
Les résultats des élections municipales et surtout
européennes interpellent la responsabilité du syndicalisme : il faut plus d’écoute,
plus de réponses, plus de résultats !
Le défi est de reconstruire l’avenir avec les salariés. La
crise de confiance dont cela témoigne interpelle : la CFDT ne fuit pas sa
responsabilité.
La CFDT revendique le compromis pas la compromission ;
elle est fière des avancées, qui sont notamment la sécurisation des parcours
professionnels et le compte pénibilité pour la retraite : qui ont
nécessité un bras de fer avec le patronat.
Ces avancées sont porteuses de changement du quotidien des
salariés : nos équipes ne sont ni des croisés, ni des candides mais des
syndicalistes ; qui n’ont pas d’ennemis mais des combats ! Nous
voulons voir et dire la réalité ; nous nous opposons aux discours
catastrophistes, qui n’ont de cesse de présenter les avancées comme des reculs.
La CFDT est libre et revendique sa forme de syndicalisme.
Saluons notre progression aux élections professionnelles de 2013 où l’on
talonne la CGT ; première organisation chez les cadres ; avec le plus de listes
dans les entreprises.
Le pacte de solidarité : on fait le pari du dialogue
social ; on est dans un bras de fer pour que s’ouvrent dans toutes les
branches des négociations pour que les aides attribuées soient efficaces !
Nous voulons pouvoir vérifier les engagements pris sinon nous n’avons pas peur
de retirer notre signature ! Patrons,
tenez vos engagements, assumez votre responsabilité : la CFDT y
veillera !
Le dialogue social est valable pour tous les employeurs y
compris l’État !
C’est un grand moment de démocratie qui s’ouvre. La parole
est à vous
15h40
Plus de cent interventions qui commencent lundi jusqu’à
mardi en fin de journée. Mercredi après midi, les délégués voteront.
La plupart des interventions consistent à présenter son
syndicat et le vécu des salariés ; les actions menées, les satisfactions
mais aussi les critiques à l’encontre parfois de la confédération : la crise au cœur des interventions.
Quelques interventions de syndicats Sgen-CFDT pointent le fait que des personnes n'ont pas leur compétence reconnue (loi Sauvadet) (validation des acquis d’expérience et de compétence) même après 20 ans de
contrats ! Il faut réfléchir à un accès à la titularisation par autre chose qu’un
concours. Et un souhait : que la CFDT se positionne plus sur l’éducation ; on a besoin
d’elle pour faire bouger les lignes.
Mercredi matin : Deux tables rondes, l’une « quelles régulations pour favoriser le développement
économique et le progrès social dans un monde globalisé » conduite par Marcel
grignard. L’autre sur « dialogue social dans les fonctions
publiques : mission impossible ?» conduite par une journaliste Emmanuelle Pirat.
Mercredi 4 juin après midi est le grand moment :
la salle est comble ! Laurent Berger va répondre aux syndicats qui sont
intervenus au sujet du rapport d’activité. Sont présents Edmond Maire, Nicole
Notat et François Chérèque.
Laurent Berger remercie les nombreux délégués qui sont
intervenus, leur franchise, la qualité, la richesse, la rigueur de leur propos ;
se félicite de ce grand moment de démocratie. Il félicite les militants pour les
choix courageux et utiles porteurs de résultats.
Il parle des désordres du monde et de ses victimes ; il
parle de la coopération avec l’UGTT (Union Générale des travailleurs tunisiens), avec l’UMT (Union marocaine du travail), pour
aider les travailleurs marocains au Maroc à obtenir des droits dans les entreprises
françaises et leurs sous traitants. La CFDT participe au Congrès confédéral
international des syndicats.
La montée du FN montre le
nécessaire travail d’écoute des salariés : le syndicat est un acteur
majeur de la démocratie.
Il faut promouvoir toute forme de dialogue, il faut
promouvoir une démocratie sociale ; il faut développer l’idée de contrat
qui n’est pas dans les habitudes françaises. Le patronat n’a pas non plus
l’habitude et l’État employeur ne montre pas l’exemple : voir l’exemple désastreux
des seuils ! Or il y a déjà 9 millions de personnels sans représentation
syndicale : nous voulons un dialogue social pour 100% des salariés ! Le
dialogue social n’est pas le problème, c’est la solution !
Pour le pacte de solidarité, il faut se mobiliser pour des
contreparties ! Dans les fonctions publiques, le dialogue social a été
inexistant pour imposer la RGPP comme ensuite la MAP : pas de réforme sans
les agents !
Nous avons besoin de la confiance des salariés, nous devons
augmenter le nombre des adhérents pour obtenir des résultats concrets !
Nous voulons que soit effectif le compte pénibilité au 1er
janvier 2015 ! C’est un combat de la CFDT seule !
Le pacte de responsabilité : on a le sentiment que le patronat
ne nous mérite pas ! La CFDT s’y est déjà engagée dans la métallurgie. Si
le patronat ne s’engage pas, la CFDT prendra acte et demandera l’arrêt du pacte !
Nous mettons le patronat en face de ses responsabilités !
Vous avez exprimé votre fierté et vos doutes. C’est vrai que
nous prenons des risques dans un contexte peu favorable : mais nous n’avons
pas le choix ! On ne peut attendre ! Pouvons-nous attendre que
l’ensemble du monde syndical soit devenu réformiste, le rapport de force que
nous concevons, n’est pas le nombre de manifestants ou grévistes, « il n’y
a de rapport de force que finalisé pour obtenir des résultats sur des objectifs ».
La confrontation inévitable doit déboucher par la négociation sur des
résultats : notre conception du rapport de force est indissociable de
notre choix assumé du dialogue social ! Nous devons partir des salariés et
ainsi élaborer les revendications qui puissent modifier le réel ; cela
passe par des choix ; par la capacité à accueillir de nouveaux adhérents.
Pour un syndicalisme d’adhérents, un projet syndical
moderne, le chemin est escarpé, mais notre force, c’est nous, les adhérents, nos
militants, nos idées, notre détermination, notre cohésion.
Il est procédé aux modifications statutaires.
Laurent Berger rappelle l’historique de la CFDT : issue
de la CFTC née en 1919, sur la base de la doctrine sociale de l’église, syndicat
qui s’inscrit pleinement dans le choix d’un syndicalisme clairement séparé du politique,
qui évolue durant la 2e guerre où des militants se sont fortement
engagés dans la résistance, d’où en 1947 des statuts de plus en plus laïcs même
si demeure la référence à la morale sociale chrétienne qui a motivé leur
action ; puis le fort engagement dans le contexte de la décolonisation et
de la guerre d’Algérie explique qu’en 1964, on veuille nettement faire évoluer
la structure. Malgré la référence à « l’humanisme chrétien »
dans le préambule des statuts, ce qui se voulait un compromis, une partie des membres le refuse et reste CFTC tandis
que la majorité fonde la CFDT où le mot "démocratie" est central.
Aujourd’hui, c’est la poursuite du débat engagé en 1964, qui
s’est déroulé durant ces 50 ans : on désacralise la déclaration de principes
et on retire cette référence : on ne change en rien nos fondamentaux.
Beaucoup ont regretté l’utilisation fréquente des mots
« travailleurs » « travailleuses », plutôt que
salariés : en fait dans le cadre du syndicalisme international, le mot
« travailleur » a plus de sens, tant les salariés peuvent être minoritaires
dans bien des pays.
Nous modifions aussi le fait que nous ne voulons plus
changer de société mais changer LA société. Le mot « femme » était
absent ; celui d’Europe aussi. On y a remédié.
Jeudi 5 juin :
La journée commence avec une intervention de Bernadette Segol, secrétaire de la confédération
européenne des syndicats.
Nous avons besoin d’une coordination syndicale forte. Il
reste beaucoup à faire. Quand la situation financière va mal, c’est l’État qui
casque, or l’État, ce sont les citoyens normaux qui sont mis à contribution. On
doit revoir le système bancaire à l’échelle européenne : il existe encore
un risque de crise bancaire. La fiscalité avec l’optimisation fiscale
conduit par exemple Amazon à utiliser les services publics sans
contribuer ! Ce qui est purement et simplement du Vol ! Il faut un
changement politique en Europe ; la pauvreté est grande, la crise n’est
donc pas finie : il est nécessaire de s’opposer mais en proposant et en négociant.
Se pose la question de la complémentarité entre le syndicalisme national et le
syndicalisme européen : la CES a un rôle dans la gouvernance économique
européenne. La CFDT propose et ne fait pas des jérémiades !
La résolution est en discussion jusqu’à vendredi :
Véronique Descacq,
secrétaire générale adjointe présente la résolution pour le nouveau mandat de 4
ans.
18 débats suivront qui portent sur des questions diverses mais fondamentales (mobilité contrainte ou désirée des salariés, relation du syndicalisme international et du national, protectionnisme européen ou non, la nature de la croissance, son contenu, le rôle des institutions internationales, la politique énergétique, les questions du niveau de vie, de la gestion des différents temps de la vie, le droit à la déconnexion, le rôle des comités d'entreprise, les relations adhérents, salariés....)
Le nouveau bureau national est élu avec la reconduite de Laurent Berger comme secrétaire général, Véronique Descacq, secrétaire adjoint, et l'élection de Thierry Cadart (qui fut secrétaire général du Sgen-CFDT) comme trésorier. La résolution avec quelques amendements est adoptée (87,24%).
Discours de clôture
Les débats que nous avons eus, leur qualité, notre
démocratie en aurait bien besoin !
La CFDT doit montrer qu’elle est une réponse aux difficultés
des salariés
On a un défi : ouvrir l’évolution de notre structure.
Je propose un grand rassemblement des jeunes en 2015. L’organisation
éco compatible a permis un bilan carbone en consommation papier de 17% en moins ;
l’organisation a été top : oui, à Marseille, c’est pas pareil !
Au revoir à Patrick Pierron et à Marcel Grignard qui sauront mettre à profit leurs compétences !
Le « Nous » rend fort ; ne lâchons rien de nos convictions !
Que notre page nouvelle soit utile aux salariés !
Le « Nous » rend fort ; ne lâchons rien de nos convictions !
Que notre page nouvelle soit utile aux salariés !
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