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mardi 25 mars 2014

Désintox de la semaine : le corps unique (blog de la reconstruction de l'école - Sgen-CFDT) -

Blog de la reconstruction de l'école (Sgen-CFDT)


Désintox de la semaine : le corps unique


Corps unique : attention danger ?
Pluralitas non est ponenda sine necessitate
« Les multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité. »
Guillaume d’Ockham (1285-1347)
Au détour d’une négociation au Ministère ou à l’approche des élections professionnelles (les prochaines se tiendront en décembre 2014) resurgit le grand méchant loup : le corps unique.
Avant toute chose, ne nous voilons pas la face, le corps unique est une revendication historique du Sgen-CDFT car, pour nous, le métier enseignant est un métier unique qui peut s’exercer dans des conditions différentes.
Enseigner en milieu rural ou en banlieue (entendez Neuilly ou Vaulx-en-Velin), ce n’est pas la même chose. Enseigner en CPGE ou être en complément de service sur un collège et un lycée, ce n’est pas pareil. Enseigner dans une classe unique ou en petite section, ce n’est pas pareil.
Le corps unique n’est pas un Frankenstein qui dévorerait tout crus de malheureux enseignants soumis à l’arbitraire de l’administration qui enverrait des PLP indus’ dans les CPGE ou des agrégés de philo’ en petite section (des ateliers philo en maternelle ? ça se fait, et ça marche!).
Le corps unique, c’est peut-être la fin du syndicalisme corporatiste ou du syndicalisme de la peur, mais ce n’est pas l’abolition de toute différence entre enseignants.
En effet, il faut distinguer la forme du fond.
La forme c’est, aujourd’hui, l’exigence du niveau master pour tous les nouveaux enseignants qu’ils se destinent à enseigner aux tous-petits comme à la sacro-sainte élite. Cette exigence ce devrait être celle de professionnels de l’éducation, de la didactique et de la pédagogie avant d’être des spécialistes d’une discipline (placer la discipline avant tout, c’est quand même dénier aux PE ou aux PLP une part de leur professionnalisme, eux qui sont au minimum bivalents dans les matières générales).
Le fond, ce sont les différences tant dans les pratiques que dans les modalités et les conditions de travail selon de multiples aléas : territoire, catégories socio-professionnelles, collectivité de rattachement, taille de l’école ou de l’établissement… C’est la fonction qui devrait permettre de moduler le temps de service et la part variable de la rémunération (qui représente chez les enseignants une part infinitésimale du revenu) pas le concours (parlez-en aux agrégés TZR depuis 10 ans affectés essentiellement en collèges sensibles).
Il convient encore d’ouvrir les yeux sur un monde qui change et sur une réalité de plus en plus prégnante : le temps des carrières linéaires est révolu. Il ne s’agit pas de débattre pour ou contre, c’est un état de fait. Le syndicalisme doit prendre en compte cette réalité. Un corps unique pourrait aussi permettre davantage de mobilité à l’intérieur de notre ministère, plus de fluidité dans la carrière, dans les fonctions tout en restant dans le giron rassurant et protecteur du statut général de la fonction publique d’État et du statut particulier du corps enseignant.

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