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vendredi 14 février 2014

A la retraite les décrets de 1950 !

CET ARTICLE PROVIENT DE Le site pour la reconstruction de l'école

Décrets 50-581, 50-582, 50-583 : R.I.P


Ils étaient un peu comme ce petit vieux qui n’a plus toute sa tête mais qu’on écoute encore parce que, plus jeune, il nous avait bien accompagné, protégé, guidé.

Mais ils avaient oublié – ou on les avait empêchés – d’évoluer avec un monde qui change. Ils ne s’étaient pas rendu compte que les enseignants devaient se concerter pour mieux travailler ensemble.



Ils ne s’étaient pas rendu compte que des élèves déboussolés, perdus et inquiets dans un environnement économique incertain et sauvage peuplaient nos classes des quartiers difficiles.

Ils ne s’étaient pas rendu compte que les ordinateurs, portables, réseaux étaient entrés dans les habitudes des jeunes et des enseignants.

Ils ne s’étaient pas rendu compte que l’enseignant n’est plus dans une tour d’ivoire mais est en première ligne sur le champ de bataille de l’adolescence, de l’orientation, du monde du travail.

Ils ne s’étaient pas rendu compte non seulement des inégalités sociales et culturelles des élèves mais aussi des inégalités criantes de conditions d’exercice entre collègues.

Le Ministre a trouvé la quadrature du cercle entre les syndicats réformistes qui réclament depuis longtemps le toilettage de ces vieilleries et les organisations majoritaires dans l’Éducation nationale mais minoritaires dans la société qui avaient fait croire à la profession que ces même vieilleries étaient la plus sûre protection contre… contre quoi d’ailleurs ? Au prix de quelles contorsions d’ailleurs le SNES se vante d’avoir acquis en février ce qui était déjà proposé de la même façon en décembre ! Les collègues qui auraient pu bénéficier de pondération dans le cycle terminal dès 2014 attendront 2015, merci qui ?

Pour le Sgen CFDT, il était plus que temps de secouer enfin le carcan de ces décrets obsolètes.

Il était temps de reconnaître que l’enseignant n’est plus seul devant sa classe mais fait partie d’une équipe.
Il était temps de reconnaître le travail invisible de tous les collègues qui ne comptent pas leur temps pour la réussite de leurs élèves.
Il était temps de reconnaître qu’enseigner en éducation prioritaire mérite tout autant de considération qu’enseigner en Terminale.
Il était temps de reconnaître que l’enseignant vit dans une communauté constituée de partenaires : élèves, parents, collègues du Premier degré, COP…
Il était temps de reconnaître que la société est entrée dans l’école et que l’école doit prendre à bras-le-corps des thématiques nouvelles et essentielles : développement durable, numérique, vivre ensemble…

Le Ministre a franchi un pas qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait réussi à franchir. Maintenant c’est sur lui et sur les syndicats que va peser la responsabilité de mettre en musique dans la rédaction des futurs nouveaux décrets ces évolutions nécessaires et intéressantes mais qui ne sont qu’un premier pas vers une vraie transformation du métier et de ses conditions d’exercice..
Julien DURUISSEAU

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