C'est avec plaisir que le Sgen-CFDT du Lycée Lyautey et du Maroc relaie l'éditorial de Frédéric Sève, le secrétaire général du Sgen-CFDT.
Éditorial de Profession Éducation, le mensuel du Sgen-CFDT, n° 223 (novembre 2013) http://www.cfdt.fr/portail/prod_174337
confondre politique et syndicalisme, une tentation récurrente...
CONFONDRE POLITIQUE ET SYNDICALISME
en France est une tentation récurrente. La création par le Front
National d'une structure satellite censée « représenter » les
enseignants en est la dernière illustration. Rien de vraiment nouveau
cependant : l'extrême droite a toujours exécré le monde syndical et
tenté de lui substituer un système de représentation corporatiste
politiquement soumis. Les autres forces politiques ne sont pas toujours
en reste : le perpétuel entrisme de l'extrême gauche en direction des
syndicats relève aussi d'une volonté de subordination de la
représentation sociale à la démarche politique. Même les partis de
gouvernement, une fois dans l'opposition, aiment flirter avec le
mouvement social dont ils contestent la légitimité quand ils sont aux
affaires.
...une carence dangereuse du débat public actuel
Mais derrière cette stratégie de la confusion,
émerge aussi une curieuse inversion des rôles traditionnels. Tout se
passe aujourd'hui comme si les partis politiques, du moins quand ils
sont dans l'opposition, se donnaient pour mission l'expression
immédiate des peurs et des colères du moment, pour en capter
l'énergie protestataire – comme aujourd'hui l'UMP sur la question des
rythmes scolaires. Et abandonnaient du même coup à ceux des syndicats
qui veulent bien s'en saisir la charge de penser l'intérêt général
et de relier l'action collective à la transformation du réel. Pour la
CFDT, qui a toujours eu une conception exigeante du syndicalisme, il
peut y avoir là une forme d'hommage du vice à la vertu. Mais cela
traduit surtout une carence dangereuse du débat public actuel.
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