PROGRAMMES :
NE PAS SE TROMPER DE DÉBAT
Alors que la loi de refondation de l’École prévoit la mise en place
d'un conseil supérieur des programmes, certains entament une démarche
dite syndicale visant à réduire les programmes, en histoire-géographie,
pour les seules classes d'examens.
Pour le Sgen-CFDT, cette démarche relève d'une conception dépassée du métier qui place le « bouclage » des programmes au centre des activités de l'enseignant.
La question des programmes d'enseignement et de leur fabrication est au cœur des difficultés de l’École. Le temps scolaire est essentiellement consacré à courir après des contenus sans cesse dénoncés comme encyclopédiques.
Aucune tentative globale de définir ce qui doit être acquis n'aboutit véritablement, tant les programmes restent la seule feuille de route reconnue par l'institution et les usagers. Chaque réforme, chaque tentative d'évolution se heurte à cette définition des contenus discipline par discipline qui oublie tout cadre cohérent.
La difficulté croissante du métier est indiscutable. Elle est liée fondamentalement à l'incapacité du système éducatif à dépasser un mode d'organisation conçu pour sélectionner alors que l'objectif affiché est celui de la réussite de tous.
La lourdeur des programmes met les personnels dans l'incapacité d'assurer et d'assumer réellement leur mission de service public aux usagers, ce qui génère de la souffrance au travail. Il faut donc sortir de la structuration « classe-programme-examen terminal ».
Considérer l'allègement des programmes comme seul levier d'amélioration des conditions de travail réduit la mission de service public à proposer un savoir dont s'empareraient les élèves qui peuvent, qui veulent (ou qui le valent bien). Cette vision est celle qui assure la reproduction des élites et qui élimine au fil des ans celles et ceux qui ne disposent pas des codes pour réussir. La pression exercée par l'examen terminal, notamment le baccalauréat, oblige à privilégier le bouclage du programme au détriment de la transmission validée des savoirs. C'est donc davantage sur les modalités de validation qu'il faut agir et pas seulement sur le contenu des programmes, en intégrant la différenciation des rythmes d'acquisition de chacun, en proposant, au lycée, une autre organisation du baccalauréat et en organisant au collège, une autre validation du socle commun.
Parmi les adaptations nécessaires, le Sgen-CFDT propose, dans un premier temps, l'augmentation du choix des sujets d'examen lors des épreuves, qui ne pénaliseraient pas les élèves ayant davantage approfondi telle partie du programme. Il propose également la validation pour le baccalauréat d'une épreuve de synthèse disciplinaire, ou mieux encore, pluridisciplinaire, à l'image des travaux personnels encadrés, qui réduirait la part de l'examen terminal.
Il est également nécessaire d'agir sur le contenu des connaissances et compétences à valider pour chaque diplôme préparé, en définissant les exigences en terme de niveaux d'information, d'expression, de maitrise d'outils et de maitrise méthodologique. À la vision traditionnelle du programme toujours trop chargé mais toujours incomplet, il faut privilégier la démarche curriculaire qui vise à définir les références de connaissances et compétences à acquérir.
Le Sgen-CFDT attend du conseil supérieur des programmes qu'il assure la cohérence entre le socle commun et les programmes du collège, des formations en lycée. Surtout, cette cohérence exige d'autres modalités d'évaluation des acquis des élèves.
Au collège, la redéfinition du socle et
des programmes doit se concevoir sur l'ensemble de la scolarité
séquencée en cycles, et la validation du socle n'exige pas la mise en
place d'un examen .
Au lycée, il s'agit d'en finir avec le bachotage et d'envisager une validation des compétences à travers des évaluations qui privilégient l'acquisition de l'autonomie,et prépare véritablement les élèves à l'enseignement supérieur comme à l'insertion professionnelle.
Au lycée, il s'agit d'en finir avec le bachotage et d'envisager une validation des compétences à travers des évaluations qui privilégient l'acquisition de l'autonomie,et prépare véritablement les élèves à l'enseignement supérieur comme à l'insertion professionnelle.
Sortir de la
structuration
du système
« classe / programme /
examen
terminal » !
Privilégier une démarche curriculaire!
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