Projet de loi pour la refondation de l'École : une École juste pour tous et exigeante pour chacun.
Synthèse des 79 pages : http://www.assemblee-nationale.fr/14/ta-pdf/0767-p.pdf
La loi d’orientation et de programmation constitue une étape
majeure de la refondation de l’école qui a été érigée en priorité par la
Nation. Elle doit être complétée par de nombreuses autres actions qui relèvent
de réformes et de dispositions non législatives.
Le rapport annexé à la présente loi vise à présenter
l’ensemble des orientations et des chantiers engagés au service de la réussite
de ce granddessein éducatif.
L’article 1 est une annexe et traite de "La programmation des moyens et les orientations de la refondation de l’école de
la République".
-1er
point : La refondation de l’école de la République : objectifs et moyens.
. Les objectifs fixés par la Nation à son école :
une école à la fois juste pour tous et exigeante pour chacun
Ex - réduire par deux la proportion des élèves qui sortent du
système scolaire sans qualification et amener tous nos élèves à maîtriser le
socle commun de connaissances, de compétences et de culture à l’issue de la
scolarité obligatoire ;
Tous les personnels doivent se mobiliser pour la réalisation
de ces objectifs. Ils accompagnent les mesures de refondation de l’école.
. Affecter des moyens humains au service des
priorités de la refondation sur la durée de la législature : 54 000
postes pour l'Education Nationale (les 6000 autres sont affectés à l'enseignement agricole et à l'enseignement supérieur)
27000
pour la formation
initiale :
. 26000 postes
= dans un premier temps pour le remplacement de tous les départs
en retraites d’enseignants prévus chaque année,
= dans un second temps des postes de stagiaires nécessaires
pour créer des emplois d’enseignants.
. 1000 postes d’enseignants chargés d’assurer la
formation initiale et continue des enseignants dans les écoles supérieures du
professorat et de
l’éducation (ESPE) (en
complément des moyens qui seront dégagés dans les universités). Les enseignants
qui occupent ces postes seront encouragés à continuer à exercer à temps partiel
une activité directe d’enseignement dans le premier ou le second degré.
21 000
postes d’enseignants titulaires seront créés pendant le
quinquennat
. Dans le premier degré : 14 000 postes d’enseignants
titulaires seront créés.
7 000 postes nouveaux dans les
secteurs les plus fragiles, pour favoriser l’évolution des pratiques
pédagogiques, notamment via le dispositif du « plus de maîtres que de classes
», renforcer l’encadrement, accompagner les organisations pédagogiques
innovantes ou renforcer l’action des réseaux d’aides spécialisées aux élèves
en difficulté (RASED) et celle des autres dispositifs de remédiation scolaire
au service d’une amélioration significative des résultats scolaires.
4 000 postes supplémentaires dans le
premier degré pour faire face aux évolutions démographiques attendues et pour
procéder à des rééquilibrages territoriaux et améliorer le remplacement dans
les zones ayant le plus souffert des suppressions d’emplois décidées ces cinq
dernières années.
. Dans le second degré:7 000 postes d’enseignants
titulaires :
4 000 postes créés en priorité dans les collèges
comptant une forte proportion d’élèves en difficulté et les lycées
professionnels, de dispositifs pédagogiques adaptés à l’hétérogénéité des
publics et de parcours favorisant la réussite de tous les élèves. L’objectif
est notamment de lutter contre le phénomène du décrochage des élèves du
second degré.
3 000 postes pour tenir compte des
évolutions démographiques et procéder à un rééquilibrage de la répartition de
moyens humains dans les collèges et lycées :
À ces 21 000 postes d’enseignants titulaires s’ajoutent les
moyens d’enseignement dégagés par les postes créés au titre de la formation initiale.
En effet, les 26 000 stagiaires effectueront un demi-service d’enseignement,
ce qui représente un apport de 13 000 moyens nouveaux devant élèves.
6 000
postes : Accompagnement des élèves en situation de
handicap, CPE, personnels administratifs, médico-sociaux, vie scolaire.
2e
point : La refondation de l’école de la République : orientations
I. – Une refondation pédagogique
-
Refonder la formation initiale et continue
aux métiers du professorat et de l’éducation
Modification des pratiques ==> rôle de
la formation initiale et continue
Emplois d’avenir professeur : 6 000 emplois en 2013, 12 000 en
2014 et 18 000 en 2015.
Restaurer le vivier de recrutement tout en accroissant la
diversité d’origine sociale du corps enseignant.
Étudier les modalités de mise en œuvre d’un système de
pré-recrutement des personnels enseignants dès la licence.
ESPE pour
former de la maternelle à l’université = écoles internes à l’université ; pour sensibiliser
au travail en équipe, aux approches multidisciplinaires et au travail avec
d’autres acteurs que ceux de l’éducation nationale, notamment issus des milieux
culturels, artistiques, sportifs ou citoyens.
-
Placer le contenu des enseignements au cœur
de la refondation
- Conseil supérieur des programmes
- Repenser le socle commun de connaissances, de compétences et
de culture et mieux l’articuler avec les programmes d’enseignement
- Faire évoluer les modalités d’évaluation et de notation des
élèves : l’évaluation doit permettre de mesurer le degré d’acquisition des
connaissances et des compétences. Réforme du livret personnel de compétences
actuel, trop complexe, et diversification des modalités de l’évaluation.
- Mettre en place de nouveaux contenus d’enseignement pour la
scolarité obligatoire
o
Enseignement
moral et civique : (rentrée 2015 avec précisions sur modalités et
contenus) Enseigner et faire partager les valeurs de la République + drapeau et
devise sur façade de l’école
o
Un
parcours d’éducation artistique et culturelle
o
Une
langue vivante dès le cours préparatoire
o
L’éducation
à l’environnement
- Assurer la progressivité des apprentissages de la maternelle
au collège
o
La
politique des cycles doit être relancée.
o Éviter
les transitions brutales d’un cycle à l’autre. Le passage de l’école primaire
au collège doit être appréhendé de manière progressive.
o
Le
nombre et la durée des cycles doivent être réexaminés tout au long de la
scolarité obligatoire à partir de deux objectifs principaux : l’unité retrouvée
de l’école maternelle qui constituera un cycle à elle seule ; une meilleure
continuité pédagogique entre l’école et le collège qui sera assurée avec la
création d’un cycle associant le CM2 et la classe de sixième.
o
Modalités
de coopérations et d’échanges qui devront désormais être inscrites dans le
projet des écoles concernées et le projet d’établissement du collège. Un
conseil école-collège est institué. chargé de proposer les actions de
coopérations et d’échanges.
o
Dans le cadre de l’acquisition des connaissances, compétences
et méthodes attendues en fin de cycle et non plus en fin d’année scolaire, le
redoublement d’une année scolaire doit être exceptionnel.
o
Projets
personnalisés de réussite éducative.
-
Donner la priorité à l’école primaire :
. Augmentation de l’accueil des moins de 3 ans. Notamment dans
les zones d’éducation prioritaire.
. Faire évoluer les pratiques pédagogiques par la mise en
place du dispositif « plus de maîtres que de classes »
. Réformer les rythmes scolaires : mieux articuler les
temps éducatifs et les temps péri éducatifs et, par conséquent, coordonner
les actions de l’État, des collectivités territoriales et des organismes
œuvrant dans le champ éducatif. La durée de l’année scolaire reste fixée à
trente-six semaines à la rentrée 2013. Elle devra évoluer au cours des prochaines
années, afin de correspondre au mieux aux rythmes de vie et d’apprentissage des
enfants.
-
Repenser le collège unique :
. Remettre en cause tout dispositif ou classe d’éviction
précoce qui détournerait les élèves de l’objectif de maîtrise du socle et les enfermerait
trop tôt dans une filière. La loi supprime ainsi, durant les deux dernières
années de collège, les dispositifs « d’apprentissage junior » et de la loi n°
2011-893 du 28 juillet 2011 pour le développement de l’alternance et la
sécurisation des parcours professionnels, dite « loi Cherpion », qui a introduit
le dispositif d’initiation aux métiers en alternance (DIMA) pour les jeunes
âgés de moins de quinze ans.
. Le fonctionnement du collège doit permettre d’organiser un
tronc commun de formation pour tous au cours du premier cycle grâce à une
différenciation des approches pédagogiques et à des actions de soutien pour les
élèves qui éprouvent des difficultés. Pour favoriser la réussite des élèves et
préparer la suite de leur scolarité, après la classe de troisième, des modules
d’enseignements complémentaires au tronc commun peuvent être proposés. Les
enseignements complémentaires peuvent comporter des stages contrôlés par l’État
et accomplis auprès de professionnels agréés.
. Différenciation des approches pédagogiques au sein du
collège unique doit être complétée par un effort particulier pour assurer une
meilleure liaison avec les autres niveaux d’enseignement.
Continuité pédagogique avec l’école primaire facilitée par la
mise en place d’un nouveau cycle concernant le CM2 et la sixième, une attention
particulière est attendue en matière d’information et d’orientation pour
permettre à tous les élèves de réussir la suite de leur parcours scolaire au
moment de l’articulation entre la troisième et la seconde.
-
Mieux réussir au lycée :
. Les lycées doivent
pouvoir disposer d’une marge de manœuvre dans la gestion de leur dotation afin
que
les équipes pédagogiques puissent concevoir des actions
pédagogiques et des parcours scolaires favorisant la réussite de tous. Cette marge
de manœuvre doit permettre, sur la base du volontariat, des expérimentations
pédagogiques, des regroupements d’élèves, du travail transversal et
pluridisciplinaire, des projets collectifs, etc. Ces expérimentations devront
être évaluées.
. La valorisation de l’enseignement professionnel
. Le lycée d’enseignement général
et technologique :
Le lycée doit assurer une
continuité entre le socle commun de connaissances, de compétences et de
culture et les licences universitaires, STS, IUT ou classes
préparatoires aux grandes écoles (CPGE).
Bilan de la réforme de 2010 à faire.
À partir de 2014, des évolutions substantielles seront menées.
Elles porteront notamment sur des pratiques pédagogiques innovantes (travaux personnels
encadrés en terminale, projets interdisciplinaires, amélioration de
l’accompagnement personnalisé...), l’aide à l’orientation et l’articulation avec
l’enseignement supérieur et sur des parcours plus diversifiés et des séries
rééquilibrées.
-
Développer une grande ambition pour le
numérique à l’école :
. Service public du
numérique éducatif
. Développer contenus numériques pédagogiques
. Former des personnels
. Apprendre à l’ère du
numérique (principe de l’éducation au numérique)
Une option « informatique
et sciences du numérique » sera ouverte en terminale de chacune des séries du baccalauréat
général et technologique
-
Favoriser des parcours choisis et construits
L’information délivrée en matière d’orientation s’attache donc
particulièrement à lutter contre les représentations préconçues et sexuées des
métiers.
Afin d’en améliorer l’efficacité, le service public de l’orientation
mis en place par la loi n° 2009-1437 du 24 novembre 2009 relative à
l’orientation et la formation professionnelle tout au long de la vie sera
renforcé par une collaboration accrue entre l’État et les régions.
-
Piloter le système scolaire
. Responsabiliser et accompagner ; innover
Un institut des hautes études de l’éducation nationale sera
créé. Il sera un lieu de réflexion sur les problématiques de l’école et il
contribuera à promouvoir et à diffuser toutes les connaissances utiles dans le
domaine de l’éducation. Les formations proposées reposeront sur un partage
d’expériences entre les hauts responsables issus du service public de
l’éducation.
. Évaluer : Un Conseil national d’évaluation du système
éducatif est créé.
II. – Une refondation pour
la réussite éducative de tous
-
Promouvoir
une plus grande ouverture sur l’Europe et le monde
Le ministère de l’éducation nationale participera, en
association avec le ministère des affaires étrangères, à l’enseignement
français à l’étranger en développant notamment des filières bilingues et des
sections binationales avec les pays partenaires.
-
Refonder
l’éducation prioritaire pour une école plus juste
-
Scolariser
les élèves en situation de handicap et promouvoir une école inclusive
-
Promouvoir
la santé
-
Développer le sport scolaire L’éducation physique
et sportive contribue également à promouvoir le respect de l’éthique et des
valeurs éducatives et humanistes du sport. Elle favorise l’égalité des chances
des jeunes.
-
Lutter
contre le décrochage scolaire
Tout jeune sortant du
système éducatif sans diplôme doit pouvoir disposer d’une durée complémentaire
de formation qualifiante qu’il pourra utiliser dans des
conditions fixées par décret et/ou d’une attestation de son parcours et des
compétences acquises.
-
Lutter
contre l’illettrisme
-
Offrir
un cadre protecteur aux élèves, aux enseignants ainsi qu’à tous les acteurs
intervenant dans l’école
-
Redynamiser
le dialogue entre l’école et les parents, les collectivités territoriales, le
secteur associatif
« La refondation de l’école de la République suppose le
rassemblement autour de ces orientations qui portent non seulement un projet
éducatif, mais également un projet de société.
C'est un investissement pour l’avenir de notre pays. Il s’agit d’un des
leviers les plus puissants pour améliorer le potentiel de croissance, à moyen
et long termes, du pays, et pour former les personnels qualifiés dont son économie
et les secteurs d’avenir ont besoin.
La refondation de l’école
s’appuie sur une conception du citoyen et de la République. L’école de la République est une école de l’exigence et de l’ambition
qui doit permettre à chaque élève de trouver et de prendre le chemin de sa
réussite. C’est un lieu d’enseignement laïc, d’émancipation et d’intégration de
tous les enfants. C’est notre maison commune, vecteur de promotion et de
justice sociales, lieu de transmission des valeurs de la République, des
valeurs fortes que l’on doit enseigner et pratiquer.
Cette refondation appelle la mobilisation de tous pour
l’accomplissement au quotidien de cette ambition, dans un esprit d’unité, de
confiance et d’action, dans l’intérêt des élèves et dans celui du pays. »
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