S'il est un problème type "marronnier" dans les classes de terminale des lycées à partir de la fin du mois de mars, et particulièrement dans notre beau lycée d'excellence, c'est la gestion de la fin d'année.
Résumons :
Nos valeureux élèves sont préoccupés au mois de mars par leur inscription sur le beau logiciel "APB"; ils nous assaillent, en utilisant tout leur savoir-faire de persuasion, de demandes de lettres de recommandation qui permettraient de les mettre en valeur; ils revendiquent pour qu'on retire les mauvaises notes, ou mieux ils boycottent les devoirs qui risquent de faire baisser leur moyenne ou qui après que le conseil du 2e trimestre a eu lieu et que les avis des professeurs ont été donnés, n'acceptent plus les règles de jeu imposés par ces professeurs sans cœur....
A partir de là, le comportement des classes les plus studieuses, de nombreux élèves intéressés, change radicalement et bien sûr, le nombre d'absents - pas toujours les mêmes - grandit, grandit jusqu'à transformer les classes en un véritable gruyère ... Les professeurs fiers de leur pédagogie, de leur admirable réussite avec telle ou telle classe commencent à se poser des questions. Ils soufflent d'aise dans les classes difficiles, car il redeviennent, devant une dizaine d'élèves motivés, professeurs compétents et doués de pédagogie.
L’administration n'a guère de solutions : depuis quelques années, on menace les élèves qui ont cumulé trop d'absences d'un "doit faire ses preuves" à l'examen quand bien même la moyenne et le comportement des deux premiers trimestres sont satisfaisants et de ne pas être repris en cas d'échec au bac.
Cela donne des conseils de classe houleux : la barre des 18 heures ou 20 heures d'absence est vite tempérée par les justifications de ces absences, dont beaucoup résultent de la complaisance des parents. C’est alors aussi qu'on s'aperçoit qu'un élève parfait dans sa matière est odieux ou absentéiste dans une autre matière... S'opposent des professeurs - souvent ne connaissant pas l'élève - soucieux de faire appliquer strictement la règle et les autres qui ayant une bonne opinion de l'élève, se montent plus indulgents.
Les délégués sont dans leurs petits souliers...
Mais cela ne dissuade pas vraiment les élèves, qui calculent pour ne pas être trop absents, ou que la mention "doit faire ses preuves" n'effraie pas.
Comment gérer cette fin d'année (qui commence dès le mois d'avril bien avant les vacances de printemps)?
Car on ne peut se satisfaire de solutions strictement disciplinaires, que la sanction soit la seule solution n'est-ce pas le signe d'une certaine faillite de l'institution ? Peut-on vraiment "décerner" un "doit faire ses preuves" à un élève, qui a eu de bons résultats et qui a largement le niveau, pour des raisons de comportement ?
Mais au fond, qu'importe, dans notre lycée d'excellence, nos élèves seront tous bacheliers! *
*Au moins 97% d'entre ceux de S (2010) oui, mais à peine 92% en ES... entre 80 et 89% en STG (site du lycée)
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