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samedi 14 juin 2014

Congrès de la CFDT : Table ronde "dialogue social dans les fonctions publiques : mission impossible ?"


Une table ronde coordonnée par la journaliste Emmanuelle Pirat, aborde la question du dialogue social dans les fonctions publiques : Gille Jeannot, ingénieur et sociologue puis Thierry Cadart interviendront : trois petits films traiteront de cas particuliers et porteurs d'espoir !

"Le dialogue social est le grand absent des réformes des fonctions publiques" !

vendredi 6 juillet 2012

Déclaration de Thierry Cadart au Conseil Supérieur de l'Éducation du 5 juillet 2012

(site Refondons l'école)

Déclaration faite par Thierry Cadart, Secrétaire Général du Sgen-CFDT, au nom du Sgen, de la FEP et de la CFDT. 

"Monsieur le Ministre, Madame la Ministre,
Nous nous retrouvons aujourd'hui pour une séance particulière du CSE. Particulière par son décor, particulière surtout par l'importance du moment que nous allons vivre ensemble.
Nous ouvrons donc aujourd'hui la grande concertation tant attendue.
Et, en effet, nous savons que nous devons répondre à des attentes fortes, de la part des personnels, mais aussi des usagers, des partenaires de l'École, de toute la société.
Des attentes fortes car nous sommes collectivement devant des défis fondamentaux, à la fois sur le plan social, réduction des inégalités scolaires et sociales, développement du vivre ensemble, de la citoyenneté, mais aussi sur le plan économique avec la nécessité d'élever le niveau de qualification pour bâtir notre développement sur des emplois de qualité dans un contexte de concurrence internationale forte et devant une transition écologique qui est une nécessité mais dont nous devons faire une chance.
Relever ces défis nous oblige à travailler à une réforme de grande ampleur, nous ne devons pas nous livrer, par calcul ou par excès de prudence, à un rafistolage supplémentaire, nous n'en avons pas le droit, nous n'en avons pas non plus les moyens !
Nous avons aussi un devoir de cohérence : les personnels, les usagers de l'École n'en peuvent plus de faire semblant, de poursuivre des objectifs contradictoires, de faire face à de nouvelles missions sans moyens d'y faire face.
Nous devons bâtir un nouveau système scolaire qui retrouve sa cohérence autour de missions clairement définies dont découleront priorité, moyens, reconnaissance.
Note objectif central doit être la réussite de tous les élèves en conformité avec la promesse présidentielle d'en finir avec les sorties sans qualification du système scolaire.
Cet objectif doit être le fil directeur de notre action : priorité à l'école primaire, aux territoires qui accumulent les difficultés scolaires et sociales, mise en place véritable du socle commun de connaissance et de compétence avec un définition ouverte de son contenu au-delà des savoirs scolaires et académiques au-delà d'un simple vernis culturel, car il s 'agit bien de former des citoyens.
La scolarité obligatoire doit être organisée autour de l'objectif de l’acquisition du socle commun par tous les élèves, d'un socle commun qui leur permet de s'inscrire dans le processus de formation tout au long de la vie que la CFDT appelle de ses voeux.
Au-delà nous devons bâtir progressivement un lycée polyvalent qui s'inscrive résolument dans le cursus -3, +3 autour d'un baccalauréat rénové.
Tout au long de ce parcours scolaire, nous avons un devoir d'accompagnement des élèves dans leur parcours vers l'autonomie, avec un service public d'orientation ouvert sur le monde du travail et une vie scolaire qui ne soit pas conçue comme un service extérieur loin du coeur de l'activité.
Pour atteindre cet objectif de réussite de tous les élèves nous devons travailler à une redéfinition du métier enseignant, nous devons accomplir jusqu'au bout notre révolution copernicienne : la réussite des élèves au coeur de notre métier plutôt que les savoirs. Cette révolution peut être facilitée par l'usage concerté de l'outil numérique. Cette révolution suppose une nouvelle définition de nos obligations de service pour une reconnaissance de toutes les tâches, une formation initiale et continue prenant en compte toutes ces dimensions, une valorisation des implications des enseignants dans l'accompagnement des élèves, la vie des établissements, le travail en équipe …
Une telle réforme suppose une implication de tous les acteurs. C'est pourquoi nous devons la construire ensemble. Nous ne venons pas ici avec un projet clefs en main mais avec des principes et une méthode.
Nous saluons l'ouverture de cette concertation, qui regroupe tous les acteurs, qui doit réaffirmer les attentes, donner les grandes lignes des évolutions attendues, déboucher sur une Loi d'orientation et de programmation ambitieuse sur le plan des moyens et sur le plan des objectifs.
Nous souhaitons que la dimension péri-scolaire ne soit pas absente de nos débats, il faudra aussi réfléchir à l'articulation de nos travaux avec les réflexions en cours dans l'enseignement supérieur, dans le domaine de la jeunesse de façon générale.
Une fois que nous aurons fixé ensemble le cap de la transformation, il nous faudra passer aux travaux pratiques. Nous ne ferons pas tout en une année, il faudra bâtir un calendrier de la réforme.
À ce stade devra impérativement s'ouvrir une phase de larges négociations avec les organisations syndicales représentatives. Cette phase de négociations devra s'ouvrir par l'établissement négocié d'un agenda social des réformes.
Nous voici donc au pied du mur, avec une grande responsabilité collective, nous n'avons pas le droit de gâcher la chance qui nous est aujourd'hui ouverte de bâtir un système scolaire plus juste, plus ouvert, une École de la coopération et du bonheur d'apprendre en lieu et place du système de la compétition et de la concurrence généralisée.
Pour notre part nous y sommes prêts."

mardi 29 mai 2012

Congrès Sgen-CFDT mai 2012

Quelques mots pour rendre compte des quatre jours intenses passés à Décines près de Lyon pour évaluer les activités de notre syndicat et se préparer pour les quatre années qui viennent.


Accueillis par le Sgen-CFDT de l’académie de Lyon, 

sous le signe de Guignol,



...ce sont 35 syndicats qui ont participé au 10e Congrès des Sgen-CFDT, à Décines, soit 200 délégués et pas loin de trois cents personnes. 

... dont nos délégués du Sgen-CFDT de l'étranger :

Trois de nos quatre délégués

Rapport d’activité par Thierry Cadart
Thierry Cadart rappelle un des fondamentaux du syndicalisme Sgen-CFDT, son ancrage dans « sa double dimension professionnelle et interprofessionnelle » régionale.
Les chiffres du Sgen-CFDT sont en progression avec un  rajeunissement et une féminisation.
L’activité du Sgen-CFDT dans les cinq années écoulées a coïncidé avec le mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy qui, par delà les sinuosités de sa politique, se résume essentiellement à « financer la baisse de la pression fiscale » sur les plus riches en considérant « la dépense publique comme une charge par nature ». Ce qui implique la « chasse aux fonctionnaires ! » Mais des choix, porteurs d’ouvertures, ont la plupart du temps été « sans cohérence ». Cependant, même prises par un gouvernement dont on ne peut pas approuver la politique, il pouvait être opportun de ne pas refuser certaines mesures (accompagnement des élèves, transformation du dialogue social…) dans l’intérêt des personnels.

Thierry Cadart, après avoir évoqué les difficultés rencontrées durant le quinquennat écoulé, lors duquel le Sgen-CFDT par sa combativité n’a pas renoncé à « ses aspirations de changement », insiste surtout sur les nouvelles perspectives offertes par le changement de majorité politique.
Mais si le Sgen-CFDT ne peut que souhaiter la réussite des projets du gouvernement concernant l’Éducation et la Jeunesse, le contexte hérité de la majorité sortante, la crise financière, la force des populismes conduisent à un optimisme mesuré, des espoirs raisonnés mais une détermination renforcée.
Il faudra faire des choix : si l’accent est mis à juste titre sur le primaire, a contrario, des sujets seront moins prioritaires ; il faudra « être raisonnable en étant juste ».
Ainsi, il faudra mener « la bataille emblématique du socle commun », c’est à dire la bataille pour l’abandon de la logique de la compétition généralisée « cache sexe de l’égalité des chances », non comme le précédent gouvernement l’a mis en œuvre et malgré les « conservateurs de l’élitisme » : c’est un choix de société majeur ! La question des statuts devra être posée aussi. Mais cela ne pourra se faire que par le dialogue social : or, nos partenaires syndicaux n’ont pas tous la même vision du dialogue social.
Le moment que nous vivons doit permettre de mettre en pratique les changements portés par le Sgen-CFDT,  depuis très longtemps. C’est notre défi.

Interventions des syndicats à propos du rapport d’activité
Avant l’adoption du rapport d’activité, 22 syndicats sont montés à la tribune.Par leurs interventions souvent passionnantes, dont se dégagent surtout les énormes difficultés vécues dans les établissements pendant ces années, les syndicats ont très largement approuvé le rapport d’activité présenté par le Conseil fédéral en charge.

Intervention du Sgen-CFDT de l'étranger:

L’intervention de Françoise Guyot, notre secrétaire générale, a permis de faire connaître notre action, nos préoccupations et nos revendications concernant les personnels de l’AEFE, de la mission laïque et du réseau culturel et de coopération du MAEE, à l’ensemble des congressistes, tout en précisant la réalité du réseau d’enseignement. 

Françoise Guyot, secrétaire générale du  Sgen-CFDT de l'étranger

Résolution d’orientation
Cette résolution après avoir été débattue a été largement approuvée ; elle permet d'affirmer nos valeurs avec aussi le souci d’apaiser le climat scolaire.
Certes, trop souvent, les concepts Sgen-CFDT ont été récupérés et déformés : c’est le cas par exemple de l’accompagnement personnalisé qui pour des raisons budgétaires, et du fait de la résistance des corporatismes, a été saboté au lycée. C’est aussi celui du socle commun.
Nous clarifions donc ce que nous voulons : le socle commun pour le Sgen-CFDT s’applique à l’ensemble de l’école obligatoire, il doit devenir l’élément unique de la certification ; cela implique donc la fin des redoublements, la fin des programmes, la fin du collège du type « petit lycée » avec son DNB. Il faut revoir et simplifier le livret de compétences. Dans l’enseignement secondaire, avec la « pitoyable réforme Chatel », ni financée ni pilotée, les thèmes que porte le Sgen-CFDT ont été dévoyés (enseignement d’exploration, accompagnement personnalisé, conseil pédagogique…) tandis que le diplôme napoléonien et sacralisé du baccalauréat détermine un statut social pour toute la vie. Au contraire, nous luttons pour permettre « la formation tout au long de la vie ».
Mais ces évolutions doivent se faire avec les enseignants ; découragés et mécontents des réformes en cours, c’est le moment de les convaincre de nos idées. Il faut plus de démocratie, notamment au niveau du Conseil pédagogique, il faut redéfinir le métier et les statuts : comment croire que les décrets de 1950 nous protègent face à nos très nombreuses nouvelles tâches? Il faut ouvrir des négociations pour aller vers le « toutes tâches reconnues et rémunérées », que ce soit dans le premier ou le second degré.
Il faut revoir la formation car enseigner est un métier qui s’apprend. De même, que l’évaluation doit déboucher sur la reconnaissance des compétences, et donc l’agrégation n’a plus de raison d’être.
Au total, il est souhaitable de négocier chaque fois que c’est nécessaire.
Cette résolution doit être un outil utile dans le contexte du « changement c’est maintenant » face à l’immobilisme des syndicats conservateurs et corporatistes.  

Intervention de François Chérèque
François Chérèque, secrétaire général de la CFDT a fait une intervention très applaudie qui a donné lieu à un débat avec Thierry Cadart et la salle. Il a réaffirmé le soutien fort de la Confédération envers la fédération des Sgen et s’est réjoui des excellentes relations entre elles.  
Il a d’abord analysé les résultats des élections présidentielles. Il explique le non positionnement de la CFDT, ce qui lui donne une force dans le nouveau gouvernement, par le fait que la CFDT « n’a pas à guider la main du salarié jusqu’à l’urne » ! L’importance du score du FN, y compris dans les rangs des sympathisants CFDT, est un signal : certes, c’est une demande de protection face à un sentiment d’abandon (disparition des services publics), mais nous sommes aussi responsables car nos implantations syndicales sont faibles là où ce sentiment d’abandon s’exprime (notamment chez les contractuels).
Il faudra faire face aux attentes des citoyens, être capable d’arbitrer, prioriser et assumer. Il faut faire passer l’intérêt général avant les corporatismes, pour gagner les prochaines élections professionnelles.
Face au fait que jusqu’à présent, pour des raisons historiques, se syndiquer paraît inutile en France puisque les syndicats majoritaires ne négocient pas et que « c’est le politique qui donne » ou qui impose, il faut souhaiter que le nouveau gouvernement instaure, comme il l’a dit, le dialogue social et la négociation dans la constitution.
Les nouvelles règles de la représentativité donnent une force à la CFDT, confédération qui englobe tous les secteurs, le privé et le public. 

François Chérèque dialogue avec la salle et Thierry Cadart...



Le changement que nous espérons maintenant : 

- créer les postes nécessaires, 
- mettre vraiment en œuvre le socle commun, 
- revoir les rythmes scolaires, 
- la formation des maîtres, 
- agir pour une gestion respectueuse des ressources humaines. 

Tout cela passe par un dialogue social qui aboutisse à des accords. 


« Combatif et constructif, le Sgen-CFDT est prêt à répondre à ces défis ».