Le danger de postures radicales telles qu'elles se sont affirmées dès le mois de mars - "la guerre est déclarée" ; ou "le choix de l’affrontement", ou "combattre la réforme", - c'est qu'elles clivent radicalement, et qu'ensuite elles enferment, dans le sens où elles rendent difficile voire impossible toute évolution même ténue, considérée comme un renoncement.
Ces postures radicales ont favorisé la déferlante médiatique et donné du grain à moudre à la droite, parfois la plus extrême, qui a saisi cette occasion pour en découdre avec le gouvernement. Celle-là ne rêve-t-elle pas d'une grande manifestation qui rappellerait celle de 1984 et qui a signé l'arrêt de mort de la loi Savary. Ne trouve-t-elle pas des vertus au syndicalisme enseignant (une fois n'est pas coutume!) ?
Les syndicats réformistes dont le Sgen-CFDT, les mouvements pédagogiques ont été couverts d'injures et accusés d'emblée de donner un blanc-seing au gouvernement.
Mais leurs positions (nos positions) aujourd'hui ne sont ni plus ni moins que les positions, propositions qu'ils développent depuis des décennies (voir le projet du Sgen par exemple). Pourquoi les accuser d'être des "béni oui oui" si le projet du gouvernement va dans le sens qu'ils souhaitent de longue date ?
S'il va dans le bon sens, le projet du ministère ne réalise pas dans sa totalité le collège que nous souhaitons (7 exigences réinventons le collège unique.).
Ce n'est pas pour autant que l'on va se mobiliser et s'associer à ce front du refus hétéroclite pour jeter ce projet à la poubelle .
Ce n'est pas pour autant que nous rentrons chez nous satisfaits ! Nous cherchons aujourd'hui à obtenir par la Négociation des garanties à tous les niveaux pour la meilleure mise en œuvre possible et pour tenter de convaincre de l'intérêt pour tous, élèves, familles, enseignants, nation, de ce nouveau collège.
Si le syndicat, qui représente le plus grand nombre de professeurs de collège, n'avait pas refusé de poursuivre la négociation, sous prétexte que certains points l'inquiétaient, il serait moins gêné aujourd'hui aux entournures de se trouver dans le même bateau que ses ennemis politiques, et autres syndicats clairement réactionnaires.
Si ce syndicat, au lieu de ne relayer que les peurs, de ne chercher à évaluer que les risques, décidait de soutenir ses adhérents et ses électeurs pour les accompagner dans une réforme, évidemment imparfaite, afin qu'ils se l'approprient dans les meilleures conditions. S'il était désireux de faire bouger certaines de ses lignes pour que les difficultés évidentes de mise en œuvre trouvent solution... perdrait-il en crédibilité ?
Que peut-il espérer d’un retrait de la réforme ? Quelle réforme pour le collège alors ? Comment imaginer que l'intersyndicale du refus trouve un terrain d'entente pour une autre réforme, ("pour un autre collège"), la "vraie", bien sûr ?
Laquelle au fait ?
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