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dimanche 14 décembre 2014

Toujours plus haut !

L'éditorial de l'organisation syndicale majoritaire au sein de l'AEFE fait l'honneur d'évoquer le Sgen-CFDT, habituellement superbement ignoré, nous lui en sommes gré. Certes, ce n'est ni pour le féliciter ni le remercier ! Mais pour dénoncer ses "attaques incessantes" et "le non-respect des règles de campagne électorale".
Qu'elle nous laisse ici le loisir de dénoncer quelques contre-vérités ou quelques assertions largement discutables, ou simplement de nous exprimer.



Oui, le Snes et la FSU sont montés très haut cette année à l’issue des élections professionnelles de l'AEFE ; autant en nombre de voix qu'en pourcentage, leur place est renforcée. C'est en effet 54 % des électeurs de l'AEFE qui ont choisi la FSU.

Nous regrettons amèrement de n'avoir pas franchi la barre qui nous aurait donné enfin le droit de siéger avec nos collègues de la FSU au Comité technique. Mais nous sommes satisfaits d'avoir réussi à gagner des électeurs et d'avoir frôlé et senti vibrer la barre : mais nous n'avons pas su sauter si haut que nos amis de la FSU.

Gageons cependant que l'intensité de notre mobilisation notamment auprès des recrutés locaux, a incité la FSU à mettre les bouchées doubles en incitant partout "sur le terrain" à "voter" (FSU) ! Les témoignages sont nombreux sur les moyens mis en œuvre pour avoir le maximum de votes en sa faveur, ce qui, admettons-le, est de "bonne guerre" ! Que la FSU, forte de ses 140 sections, de ses nombreux sièges partout, et depuis longtemps, ait réussi finalement à l'emporter sur le Sgen-CFDT, c'est donc un exploit ! 

Mais quid des "attaques incessantes" du Sgen à l'encontre de la FSU et quid du "non-respect des règles de campagne électorale" que le Snes hdf dénonce dans les toutes premières lignes de son récent éditorial (site du Snes Hors de France) ?

Attaques incessantes ? 
Le Sgen a en effet fréquemment critiqué le Snes-FSU. N'est-ce pas son droit ?
Et comme nous le suggérions plus haut, le plus fort n'a en général pas besoin de s'occuper du faible, qu'il ignore habituellement superbement, sûr de détenir seul la vérité et la légitimité. Que le faible existe et tente de se faire entendre, que surtout, il réussisse à se faire entendre, le fort a en général du mal à l'accepter. Et cette fois, le plus fort a déployé une certaine énergie notamment au Maroc pour dénigrer son adversaire.
Alors, qu'on nous laisse le droit de critiquer les méthodes et les positions du syndicat majoritaire. N'est-ce pas lui qui siège presque tout seul dans les instances et représente les collègues ? A ce titre, ne peut-on pas lui demander des comptes et éventuellement ne pas être satisfaits de ses prises de position ?

Non-respect des règles de campagne électorale ? 
La FSU fait vraisemblablement allusion à trois faits que nous énonçons sans difficulté :
1- le Sgen-CFDT a déposé des candidatures à distance en CCPL sans avoir de délégué sur place, ce que la FSU trouve inacceptable, et illégitime : elle représente le "syndicalisme de terrain" quand le Sgen représenterait un "syndicalisme virtuel" !
Or, c'est tout à fait légal et l'AEFE n'en disconvient pas (voir l'arrêté de 2007) puisqu'il s'agit de candidature sur sigle et non sur liste. Il se peut que des collègues préfèrent voter Sgen que FSU, y compris là où le Sgen "n'existe" pas et où la FSU est syndicat unique. Si le Sgen réussit à avoir un siège, le siège sera occupé, soit par un volontaire, soit par tirage au sort. Alors qu'y a t-il de répréhensible ? Les voix des électeurs n'appartiennent à personne. Certes, la FSU n'a pas à utiliser cette stratégie, du fait de sa position largement majoritaire et peut donc se targuer de "défendre les personnels par la présence de terrain" !

2- Le Sgen-CFDT a envoyé un document électoral (à lire!) à distribuer dans les casiers. Ouh la la, comme c'est mal ! Et comme tout a été mis en œuvre pour que le document ne soit pas communiqué ! Comme on a rapidement averti l'administration de cette soi-disant entorse à la réglementation ! Et comme le travail de militants pendant des semaines a été jeté facilement au panier ! Vive la liberté d'expression ! Au fait, en dehors des professions de foi, comment peut-on s'adresser aux collègues quand on n'est pas présent ? Dans ce cas, seul le syndicat "sur le terrain" est -il en droit de s'exprimer ?

3- Le Sgen-CFDT a eu au Maroc le soutien de l'UMT, jusque là "alliée" à la FSU. L'UMT est un syndicat indépendant qui est libre de ses choix et c'est en pleine liberté qu’il a préféré un partenariat avec le Sgen-CFDT. Par deux fois, la FSU a bénéficié de son soutien (depuis 2007) ; elle ne peut rien avoir à redire à ce partenariat (qui a déjà existé en 2004), issu d'un protocole signé par les deux parties. En usant de toutes ses forces, elle a tenté de dissuader "sur le terrain" de voter pour le Sgen-CFDT.

Posons quelques questions :
Pourquoi un grand syndicat, syndicat enseignant, soucieux de démocratie et de justice, largement majoritaire, pouvant se faire entendre largement dans toutes les instances, n'a-t-il jamais songé à demander, au nom de la démocratie, d'augmenter le nombre de sièges au Comité technique (qui n'est plus une instance paritaire) pour s'approcher des normes d'instances comparables (MAE ou dans les Académies, départements.... ou dans d'autres secteurs de la Fonction publique) ?
Pourquoi ne dit-il pas que le quatrième siège, gagné au détriment de l'UNSA, a été acquis avec moins de 7 suffrages d'avance sur le SGEN-CFDT, qui aurait pu enfin AVOIR un siège au CT ?
Pourquoi ne dit-il pas qu'il a perdu un siège en CCPL 1 (au profit de l'UNSA) et en CCPL2 (à notre profit) dans le plus gros réseau de l'AEFE, au Maroc ?

Que nos collègues de la FSU admettent que si nous avons opté pour le Sgen-CFDT, c'est parce que nous ne sommes pas d'accord avec ses choix syndicaux,  c'est que nous avons d'autres propositions, au sein de l’Éducation nationale et de l'AEFE, tout aussi légitimes.  
Qu'ils puissent se rendre compte que 45 % des collègues ont préféré d'autres listes ; que 33 % (UNSA et Sgen-CFDT) qui ont fait le choix d'un syndicalisme constructif ne sont représentés que par un seul élu sur 5 et que dans l'AEFE, presque 14% des électeurs n'ont pas de représentant !

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