A propos du "plan d'actions en faveur de l'enseignement français à l'étranger" proposé par Hélène Conway-Mouret.
Plusieurs éléments du plan vont dans le bon sens et correspondent à nos principes ainsi qu'à nos propositions :
Nous ne pouvons qu'adhérer à la volonté de maintenir la mixité, gage d'enrichissement culturel mutuel ; nous souhaitons aussi pouvoir permettre à des élèves méritants d'étudier dans le cadre de l'enseignement français. Il va de soi qu'il faut mettre l'accent au profit de tous, y compris des jeunes Français, sur un enseignement des langues et cultures locales.
Que le pilotage notamment de l'AEFE soit plus encadré ne peut que nous satisfaire et que ses objectifs soient reprécisés aussi.
Il répond aussi à nos attentes de renforcer les liens entre l’Éducation nationale et l’enseignement français à l'étranger : qu'un dialogue pédagogique entre la DGESCO, l'AEFE, et la MLF se fasse par un "contrat pluriannuel d'objectifs éducatifs et pédagogiques", que les "lettres de mission des inspecteurs de l'AEFE soient cosignées", que les inspecteurs MEN "puissent évaluer les personnels et participer à l'animation pédagogique, à la formation, au contrôle de l'homologation", tout cela va dans le bon sens.
Et qu'enfin on dise clairement que le MEN peut profiter des innovations réalisées dans le réseau de l'étranger est une manière de reconnaissance de ce que font les enseignants dans le réseau.
Nous sommes satisfaits aussi par l'idée d'ouvrir des classes technologiques même si l’offre ne pourra qu'être très limitée !
Cependant, la contrainte de l'enveloppe constante implique des dispositions qui nous inquiètent :
- Il est inquiétant de vouloir recourir davantage aux établissements homologués pour pallier les besoins croissants dans certaines régions du monde. On sait trop que cela n'augure rien de bon pour les personnels qui risquent d'être à la merci de comités de gestion, ou de chefs d’établissement limitant les droits syndicaux par exemple. Certes, reconnaissons qu’Hélène Conway souhaite que l'AEFE et la MLF puissent se montrer "vigilantes sur la qualité de l'enseignement dispensé" dans ces établissements et puissent avertir le MEN en cas de nécessité.
- L'idée de redéployer géographiquement les moyens par un plafond de professeurs titulaires à ne pas dépasser et un seuil minimal pour "aboutir à un rééquilibrage entre zones historiquement bien dotées et celles en expansion" ne lasse pas de nous inquiéter. Quel sera le plafond ? Qu'est-ce que cela va impliquer, à quelle échéance, notamment pour un gros réseau comme celui du Maroc où le taux de titulaires est parmi les plus élevés du monde. A quelle échelle s'appliqueront ces notions de seuil et de plafond (établissements - zones) ?
- Enfin, aucun paragraphe - comme nous l'avons déjà remarqué lors de la concertation elle-même - ne porte spécifiquement sur les personnels.
Or répétons-le, pas d’enseignement français à l'étranger, pas d'excellence pédagogique telle qu'elle est sans cesse revendiquée, sans des enseignants vraiment respectés et reconnus !
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