Pour un nouveau bac !

COMMUNIQUE DE PRESSE SGEN-CFDT du 6 mai 2013. 

 http://www.cfdt.fr/jcms/prod_144725

Le Sgen-CFDT constate qu’un nouveau « bug sur le bac » a été révélé récemment à propos des épreuves du baccalauréat « Economique et Social ». Les élèves en situation de handicap disposent d’un tiers du temps supplémentaire mais ce temps empiète sur l’épreuve suivante ou oblige les élèves concernés à enchaîner plus de neuf heures d’épreuves dans la journée ! Curieuse conception de l’égalité des chances que d’imposer un « marathon » aux élèves en situation de handicap, ou de considérer que seul du temps supplémentaire peut rétablir cette égalité.

Cette situation est révélatrice de deux graves dysfonctionnements de notre système éducatif :

- D’une part, il est incapable, pour l'instant, d’adapter réellement les conditions d’apprentissage et de validation des acquis aux élèves en difficulté, notamment ceux en situation de handicap. La structuration « une classe - un programme - un examen terminal », qui oblige l’enseignant à privilégier le bouclage du programme, empêche toute adaptation des rythmes d’apprentissage, sauf au prix d’un engagement considérable. Celui-ci n’est pas reconnu par l’institution du fait du statut de 1950 qui ne considère comme heures de travail que les heures de cours. Dans ces conditions, la norme imposée oblige les élèves en situation de handicap à plus d’efforts et de travail que les autres, au nom d’une compétition naturelle maquillée en égalité républicaine.

- D’autre part, le baccalauréat démontre chaque année davantage que son organisation lourde, rigide et de plus en plus désuète, se heurte à la réalité d’un monde qui change, qui nécessite adaptation, souplesse et reconnaissance des nouveaux outils d’accès aux savoirs. A cette pseudo égalité républicaine, qui se contente d’accorder du temps supplémentaire pour certains dans des épreuves souvent épuisantes, doit se substituer une véritable équité qui adapte les modalités de validation aux conditions particulières, qui reconnaisse notamment ce qui a été acquis tout au long des semestres et de l’année.

Pour le Sgen-CFDT, il faudra bien qu’un jour le baccalauréat devienne un diplôme qui certifie la validation des connaissances et des compétences nécessaires à l’enseignement supérieur ou à l’insertion professionnelle. Le bac doit reconnaître la diversité des rythmes d’acquisition, intégrer l'accès aux connaissances et au travail collaboratif par le numérique. Il doit préparer à l’autonomie et au travail en équipe. Pour les élèves en situation de handicap, comme pour les autres, ce diplôme à haute valeur symbolique doit évoluer pour continuer à exister.