Le SGEN publie un communiqué à propos des résultats de l'enquête PISA :
En 1989, sous le titre un rien provocateur « Le niveau monte », deux sociologues décrivaient un système scolaire français très performant pour l'élite des bons élèves, dont le nombre et le niveau augmentaient, mais sans pitié pour les élèves les plus fragiles, de plus en plus plus faibles et de plus en plus nombreux.
Vingt ans plus tard, la dernière enquête comparative PISA sur le niveau de compétences des élèves de 15 ans aboutit à un constat comparable. Si les résultats des élèves français restent dans la moyenne des 34 pays de l'OCDE, les écarts continuent à se creuser entre les deux extrêmes : une élite qui s'élargit un peu, mais plus d'un élève sur cinq en difficulté en français et en mathématiques.
Ces écarts reflètent toujours autant les inégalités sociales : pour le Sgen-CFDT, c'est l'enseignement le plus inquiétant de l'enquête PISA. La France est le pays où l'incidence du milieu familial pèse le plus sur les performances scolaires, jusqu'à deux fois plus fortement qu'au Japon par exemple.
Le démantèlement de l'éducation prioritaire, la suppression de la carte scolaire dont les effets sont dramatiques pour la mixité sociale, les nouveaux programmes de l'école primaire supposés garantir un « retour aux fondamentaux », alors qu'ils reposent sur une conception mécanique des apprentissages au lieu de leur donner plus de sens ... : la liste est longue des mesures qui, loin de contribuer à la réduction de l'échec scolaire des élèves les moins favorisés, réduisent au contraire leurs chances de progresser.
Aujourd'hui c'est la formation professionnelle des enseignants qui est sacrifiée sur l'autel des économies budgétaires.
Pour le Sgen-CFDT, ce n'est pas en laissant se dégrader davantage les conditions de travail des enseignants et de leurs élèves que l'on peut espérer pour la France, des constats moins pessimistes à l'issue de la prochaine enquête PISA.
Si la situation des élèves en grande difficulté n'était pas aussi inquiétante, on pourrait sourire des inquiétudes exprimées par certains au moment de l'instauration d'un «socle commun de connaissances et de compétences » : le risque de « nivellement par le bas » des exigences n'est pas pour demain.
Pour le Sgen-CFDT, l'urgence est de donner à tous les élèves les moyens de maîtriser ce socle théoriquement « commun » à la fin du collège. L'enquête PISA nous confirme que près d'un quart des jeunes français de 15 ans en sont encore très loin.
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