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lundi 25 janvier 2016

Journée d'échange pédagogique au lycée Lyautey




 Julien Duruisseau
La journée d'échange pédagogique
au lycée Lyautey 
avec Julien Duruisseau
22 janvier 2016


Organisée par la section du lycée Lyautey et le Sgen-CFDT de l'étranger (secrétaire général Alain Schneider), cette journée a été menée par Julien Duruisseau (Prof d'italien. Secrétaire fédéral du Sgen-CFDT. Membre du CSE. Militant du Sgen-CFDT Champagne Ardenne).

1-      La matinée est consacrée au collège.
Une grosse vingtaine de présents représentent pratiquement toutes les disciplines, avec des personnels de direction collège. Le but du Sgen en organisant cette journée est de poser les problèmes, d'échanger sur eux et sur les moyens de mettre en œuvre la réforme ; nous pensons qu’il vaut mieux agir ensemble pour ne pas subir une réforme et ses modalités, imposées d’en haut. Il en va de nos conditions de travail.
Julien Duruisseau explique que le Sgen a certes globalement soutenu cette réforme qui va dans le sens du collège pour lequel il se bat depuis longtemps, mais qu’il n’est pas en accord sur tout et que surtout il est vigilant sur les modalités d’application. Ainsi le principe d’autonomie, qui signifie qu’une part des horaires élèves doit être décidée au sein de l’établissement nous convient.
Le Sgen-CFDT met l’accent aussi sur la notion de « partage » : le Sgen-CFDT a produit des outils, créés non par une « technocratie syndicale parisienne » mais par des enseignants « de terrain ».
Il est très soucieux des conditions de travail : une formation contribue à une amélioration des conditions de travail car on échange, on discute, on prévoit en amont…
Les participants se présentent et posent leurs attentes, leurs expériences, leurs inquiétudes.
·         Comment faire dans un si gros lycée ?

·         EIST : comment l’installer sur toutes les classes, comment former les collègues ?

·         Par où commencer ?

·         En EPS, comment articuler cycle 3 et cycle 4 ; les programmes et les EPI sont vagues. Quel temps de pratique pris par les EPI ?

·         Sciences physiques : comment articuler EPI, AP et programme et cours.

·         En français, comment évaluer par cycle, quelle graduation ?

·         En Hist-géo, quel temps de concertation, quelle continuité les années suivantes ? Concertation hebdomadaire ?

·         Techno : comment faire converger les vœux et la politique du chef d’établissement ; quelles réflexions en France ?

·         Mieux comprendre.

·         Une seule demi-journée banalisée ?

·         Comment faire de l’AP avec 30 élèves ?

·         Être pragmatique : comment utiliser cette réforme pour améliorer ce qui existe sans trop bouleverser ?

·         Comment faire comprendre aux collègues qu’il s’agit d’appliquer le socle ?
Julien Duruisseau explique que le ministère pour construire cette réforme s’est inspiré de pratiques du terrain notamment dans l’éducation prioritaire. La réforme du collège peut être vue comme un décret d’application de la loi de refondation de l’école.
Il faut comprendre que les 4 heures maximum consacrées à l’AP et aux EPI sont des modalités pour acquérir les programmes et sont intégrées dans les horaires disciplinaires. Il ne s’agit ni des IDD, ni des TPE ; on n’invente pas de nouveaux contenus : cela se rapproche plus de « Histoire des Arts ».
EPI : enseignements pratiques interdisciplinaires ; "enseignement" car il s’agit de faire passer des éléments des programmes ; "pratiques" car cela renvoie à l’idée de production d’un projet, pas d’un devoir écrit classique. Cela systématise des pratiques qu’on menait parfois par affinités.
L’AP pose problème car c’est la même appellation qu’au lycée, avec les trois volets : remédiation ; approfondissement ; accompagnement. L’accompagnement est le plus mal connu et pose le plus problème : comment ne pas empiéter sur les autres personnels (CPE, orientation…) ?
Il ne s’agit pas pour nous de remplacer l’infirmière, les CPE, les COP… mais l’enseignant peut accompagner l’élève dans son travail d’élève.
Besoin de concertation : le cadre statutaire avec les nouveaux statuts enseignants n’a presque rien changé, même s’il clarifie les choses en reconnaissant que notre travail n’est pas que le face à face avec les élèves. Le changement ce sont les IMP. Cependant, il n’y a pas de prise en compte du temps de concertation. Nous aurions souhaité aller plus loin.
Le travail par cycle avec de nouvelles instances :
Nous demandons au niveau syndical, que la création d’une nouvelle instance s’accompagne de la suppression d’une instance existante (par exemple, que le conseil de cycle remplace le conseil de classe).
Les différents types de conseil :
Conseil école-collège, où l’on travaille sur les parcours ; la liaison CM2/6ème est un gros souci pour les élèves, avec le problème d’harmonisation entre les pratiques de l’école et celles du collège ; donc les profs de collège peuvent préciser ce que les élèves devraient avoir vu à l’école primaire, les PE sont aussi parfois demandeurs d’info sur les directions à prendre.
Conseil de cycle : Il y a déjà des conseils de cycle 1, de cycle 2 et de cycle 3 (CM1 à 6e). Il n’est pas prévu de conseil de cycle 4, où l’on réfléchit sur l’aspect curriculaire du cursus.
Évaluation :
Les EPI doivent être évalués, ils ont été institués pour être faits ; notre système est construit sur l’évaluation, cela peut les rendre plus légitimes aux yeux des élèves et des familles. L’évaluation ne change pas fondamentalement avec la réforme du collège.
L’architecture du DNB change ; il est évalué sur 700 points.
-         un contrôle final des trois pôles : humanités, Sciences et maths, déclinés en plusieurs matières. S’ajoute une épreuve orale : la présentation d’un projet seul ou en groupe, issu des EPI ou d’un parcours. L’ensemble du contrôle final vaut  350 pts.
-          350 points dévolus au contrôle continu qui valide les compétences des 5 domaines du socle selon 4 niveaux de maitrise.
Certains regrettent comme en EPS que des disciplines ne soient plus évaluées dans le contrôle final ; mais l’idée est qu’un élève doit être évalué globalement. Toutes les disciplines sans exclusive participent aux compétences et à leur évaluation.
Discussion sur l’évaluation en contrôle continu : le système reste hybride. Discussion sur les modalités de validation des compétences. A priori, ce serait fait en conseil de classe.
Le livret de compétences est officiellement enterré, c’était une usine à gaz, les élèves n’y comprenaient rien…
Présentation des outils :
Tableur sur le calcul des marges d’horaires : il y a une globalisation mais ce ne n’est pas forcément un problème sur des établissements comme les nôtres. Des choses sont possibles. Par exemple, en sciences, dans un certain établissement, les collègues avaient décidé de faire les dédoublements sur demande.
On souhaiterait qu’un temps de concertation soit prévu pour partager les « marges horaires » au lycée Lyautey ? Est-ce que le conseil pédagogique pourrait traiter cette question ?
Sur l’organisation des EPI : 8 thématiques, 6 à faire sur le cycle, 2 par an.
A priori, le plus simple serait de figer les choses sur une cohorte (prévoir sur 3 ans). C’est 11% du temps de travail des élèves. Il faut être raisonnable, modeste.
Élaboration d’un EPI : On peut avoir plusieurs projets sur un même thème. A priori, un EPI n’engage pas tous les enseignants d’un même niveau. On a le choix le rentrer dans un EPI ou non. Tous les profs d’un même niveau n’y sont pas contraints.
Les EPI peuvent être pratiqués a minima (ce qui serait dommage) avec simplement à un moment une approche interdisciplinaire, convenue avec une ou plusieurs autres disciplines, ou avec toutes les déclinaisons possibles jusqu’à la co-animation ou des semaines EPI… Il n’y a pas d’obligation de réussite dès la première année ; il conviendra de mutualiser.
Planning  Lyautey : en avril tout devrait être prévu, a priori ce serait des thèmes de pôles par année, avec probablement des associations disciplinaires imposées.
Julien Duruisseau a donné des documents aux participants.
Listing des compétences du cycle 4 : tableau dynamique qui croise les compétences.
Des fiches pour organiser sa réflexion pour le choix des EPI en fonction des disciplines.

L’objectif de cette matinée, trop courte, a été de dédramatiser ; la réforme n’est pas une révolution ; les approches disciplinaires changent dans la mesure où il faut raisonner par cycle et par compétences, ce que de nombreuses disciplines pratiquaient déjà. La vision doit être curriculaire.

2-      L’après midi nous avons réfléchi au bilan de la réforme du lycée notamment l’AP :
Le bilan que le ministère mène en ce moment ne débouchera sur aucune modification sauf consensus entre les acteurs ! Il y a quand même des choses à faire localement.
Les TPE ne font pas l’objet de discussion car le bilan ne porte que sur la dernière réforme du lycée (réforme dite « Chatel »).
En théorie, les enseignements d’exploration avaient pour but de rééquilibrer les filières, de permettre aux élèves d’expérimenter une matière a priori hors de leur « destin scolaire ». Si on prend en compte l'objectif de rééquilibrer les filières notamment vers la filière L, d'un certain point de vue la réforme a échoué. La filière L reste toujours peu attractive à Lyautey (avec des classes de 17 à 33 selon les années) ; en France, 18% des effectifs en L, 51% en S, 31% en ES). La filière S continue à être vue comme la seule filière généraliste en termes de débouchés.
Orientation de seconde : un collègue fait état du fait que les avis de passage du conseil de classe sont trop souvent détournés. Un autre expose son expérience de PP de seconde où on a toujours 3-4 élèves qui forcent pour aller en S, le redoublement sert peu, on arrive cependant un peu plus facilement à convaincre les élèves à aller en STMG.
AP : Qu’est-ce qui est fait sur l’orientation ? Venue de la COP, en AP de seconde (identification de ses capacités, travail sur les représentations, venue d’anciens élèves), forum des métiers. Les services de l’orientation sont très actifs. Expérience passée : entretiens personnalisés des élèves de seconde intéressants mais chronophages, avec des questionnements éthiques : quel est le positionnement du prof .
Leviers de l’AP: organisation par projet, identification de la personne responsable, évaluation des activités, innovation dans les pratiques pédagogiques et organisationnelles.
Dans l’établissement ?  Se pose le problème du repérage de besoins ; des activités marchent, d'autres beaucoup moins… Il faudrait s'inspirer de ce qui marche.
En 1e : AP difficilement lisible ; notamment les professeurs principaux ne sont pas intégrés.
Discussion sur l’organisation du lycée : problème d’organisation en conseil pédagogique qui jusqu'à présent est une machine très lourde… Des groupes de travail seraient pertinents.
Projet d’établissement : l’important est de mettre en correspondance des priorités et des moyens.
Il serait important que l’autonomie et la motivation à travailler en AP croisent les objectifs du projet d’établissement.


 

1 commentaire:

  1. Un participant5 juin 2016 à 11:17

    Devinette :
    Quel est le monstre qui « fait exploser, « fait flamber » ; « nuit gravement » ; « ronge » ; « mutile » ; « attaque » ? Quel est cet ennemi impitoyable contre lequel il est urgent de se prémunir et contre lequel par œuvre de salubrité publique il est vital et salutaire de mettre en garde des esprits faibles et influençables ?

    Les retombées radioactives de l’explosion d’une centrale nucléaire ? Le terrorisme ? L’usage de la drogue ? Une secte fanatique ? Le sida ?

    Non, vous avez perdu ! Vous faites sûrement parti de ceux qui sont atteints par cette maladie, sont déjà intoxiqués ou simplement de malfaisants propagateurs de ces poisons, virus ou encore de dangereux responsables de ces autres risques cataclysmiques…

    Alors, qui vous ronge, vous mutile, vous tue à petits feux ?

    C’est la réforme du collège ! Vous ne l'aviez pas deviné ! Nous ne l'avions pas deviné.

    Alors, merci mille fois à ceux qui veillent sur nous, nous prémunissent et peut-être, tant qu’il en est encore temps, nous sauvent ! Merci à eux !

    Car elle vous prend de manière insidieuse, vous empoisonne, vous convertit, vous intrigue, vous voulez savoir, vous voulez comprendre, vous vous dites pourquoi pas… Heureusement de preux chevaliers sont là pour vous sauver in extremis, vous qui avez failli vous laisser prendre.

    En diffusant ce vendredi 22 janvier 2016 une image [dont l’outrance nous inciterait à la lire au second degré] (http://www.lille.snes.edu/IMG/pdf/affiche_26_finale_a4_c.pdf), nos sauveurs, aux abois devant tant d’inconscience, n’ont pas hésité à nous mettre en garde, à mettre en garde ceux qui loin de ces visions apocalyptiques, loin de ces propos anxiogènes, sont venus participer ce même vendredi 22 à un échange pédagogique pour agir plutôt que devoir subir avec Julien Duruisseau de la Fédération des Sgen-CFDT s’est appuyé sur des outils et des propositions élaborés par des militants du terrain pour nous permettre ce vendredi de préparer la rentrée dans les meilleures conditions possibles. Il les a diffusés largement.

    Le Sgen-CFDT interpelle sans trêve le ministère pour dénoncer les déficiences de la mise en œuvre, du pilotage local et de l’accompagnement des cadres de proximité. Mais plutôt que de hurler contre cette réforme, plutôt que de la saboter, le Sgen juge plus responsable de permettre sa mise en œuvre dans les meilleures conditions.

    Que les collègues qui sont venus soient remerciés !

    https://sgen.cfdt.fr/portail/sgen/action-syndicale/changer-l-ecole/reforme-du-college-dossier-complet-srv1_264186

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