Éditorial de Profession Éducation n° 232 (novembre 2014).
C'EST UNE ÉVIDENCE,
LA RIGUEUR BUDGÉTAIRE MET LES SERVICES PUBLICS SOUS TENSION. La panne
de la politique salariale prive les agents d'une vraie reconnaissance de
leur travail, tandis que la course à la productivité durcit les
conditions de travail. Ce contexte très difficile pour les personnels
est aggravé par l'absence de projet politique : chacun sait qu'il faut
repenser l'action publique pour donner du sens à l'exercice des métiers
dans la Fonction publique, mais personne ne semble vouloir assumer ce
débat.
Cette
mise sous tension du service public risque à terme d'attiser les
conflits entre catégories de personnels. Faute de perspectives de
progrès collectifs, chacun peut être
tenté d'améliorer sa situation aux
dépens de celle du voisin, d'arracher un avantage catégoriel plutôt que
de miser sur la justice sociale, de préserver sa qualité de vie au
travail sans considérer celle des autres.
Des idées, de l'audace, de la solidarité
Face
à ce danger, il est urgent de consolider la communauté des
professionnels sans laquelle le service public perd sa cohésion. Plus
que jamais, nos collègues ont besoin d'un projet fédérateur, ambitieux
et altruiste. Plus que jamais, ils ont besoin que l'on s'exprime au nom
des collectifs de travail, qu'on parle de leur métier au quotidien et
qu'on affiche la solidarité entre tous les salariés, quels que soient
leur corps ou leur statut. Voilà ce qu'ils attendent du Sgen-CFDT lors
des élections professionnelles : des idées, de l'audace, de la
solidarité. À nous de leur offrir ce choix.
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